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- Lutte ouvrière n°2253
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Leur société
Allocation retraite : Une misère pour les chômeurs âgés
Lundi 3 octobre, Xavier Bertrand, ministre du Travail, a annoncé le rétablissement très partiel de l'allocation équivalent retraite, l'AER. Instaurée en 2002, cette allocation d'environ 1 000 euros avait été supprimée en janvier 2011 par l'actuel gouvernement.
Elle était perçue par environ 60 000 chômeurs de moins de 60 ans et en fin de droits, pour peu qu'ils aient 41 ans de cotisations retraite. Elle leur permettait de faire la jonction entre la fin de leurs droits au chômage et leur retraite, sans condition d'âge.
Le « rétablissement » actuel, au travers d'une allocation temporaire de solidarité, est surtout un faux-semblant. En réalité, seuls dix mille chômeurs, ceux nés entre 1951 et 1953, ayant épuisé leurs droits à l'allocation chômage et ayant cotisé plus de 41 ans pourront en bénéficier entre 60 et 62 ans. Et la mesure, qui se veut généreuse, prendra fin en 2014.
Le gouvernement prétend ainsi répondre aux conséquences de la dernière réforme, qui repousse progressivement jusqu'à 62 ans l'âge de la retraite et oblige les chômeurs âgés en fin de droits à attendre jusqu'à deux ans de plus, avec un revenu dérisoire ou même aucun revenu, avant de percevoir leur pension de retraite. En fait, la situation de tous les travailleurs âgés a empiré. Le nombre de ceux de plus de 55 ans sans emploi n'a fait que croître ces dernières années. Classés parmi les personnes dispensées de recherche d'emploi, ils sont plus de 400 000 depuis cinq ans : 290 000 sont indemnisés à un titre quelconque, selon les statistiques officielles de Pôle emploi ; les autres ne touchent pas la moindre allocation.
La dernière mesure gouvernementale apparaît donc comme dérisoire, face à l'étendue de la catastrophe vécue par des centaines de milliers de travailleurs âgés au chômage. Ces anciens ont déjà largement donné pour l'enrichissement de la classe capitaliste. La moindre des choses serait de leur assurer à tous des ressources décentes.