Prime Sarkozy, prime bidon28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prime Sarkozy, prime bidon

Les entreprises ont jusqu'au 31 octobre pour négocier avec les représentants du personnel le montant de la prime dite de « partage des profits » rendue obligatoire par un article de la loi de financement de la Sécurité sociale adoptée en juillet dernier.

Sont concernées les entreprises d'au moins cinquante salariés qui ont versé à leurs actionnaires, depuis le 1er janvier 2011, des dividendes en hausse par rapport à la moyenne des dividendes versés en 2009 et 2010.

Quand Sarkozy avait annoncé la création de cette prime, Baroin, alors ministre du Budget, l'avait chiffrée à au moins 1 000 euros. Le chiffre a disparu de la circulaire d'application de la loi, qui ne mentionne aucun montant, mais précise qu'il « ne saurait être purement symbolique ».

En fait, selon le journal Les Échos, qui a interrogé une quarantaine de DRH, dix seulement se sentent concernés par la mesure. Il faut dire que les patrons ne manquent pas de moyens d'échapper à cette obligation. Ne serait-ce qu'en n'augmentant pas le montant des dividendes versés, comme le fait Total, qui a pourtant réalisé en 2010 un bénéfice net de 10 milliards d'euros.

Quant à ceux qui jouent le jeu, le montant des primes prévues varierait de 250 à 700 euros par salarié. On est loin, et même, le plus souvent, très loin des 1 000 euros promis.

Le journal cite l'exemple de Schneider Electric, qui propose à ses salariés une prime de 150 euros. En 2010, le groupe a doublé ses bénéfices, à 1,7 milliard d'euros.

Sanofi-Aventis, pour sa part, a fixé le montant de la prime à 600 euros par salarié. Il faut savoir que la société a réalisé en 2010 un bénéfice de 9 milliards d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2009. Depuis vingt-cinq ans, cette société, qui soigne ses actionnaires -- dont les principaux sont L'Oréal, donc Liliane Bettencourt, et Total -- leur a versé chaque année un dividende en augmentation. En cinq ans, de 2005 à 2010 ils ont reçu au total 16 milliards d'euros.

Il faut oser appeler ça un partage des profits !

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