La tuberculose en Seine-Saint-Denis : Une maladie de la pauvreté28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La tuberculose en Seine-Saint-Denis : Une maladie de la pauvreté

Un dépistage de la tuberculose va débuter le 28 septembre dans le quartier du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Jusqu'au 14 octobre dix séances sont prévues pour que la totalité des 6 000 habitants du quartier, adultes et enfants, puissent être examinés.

Cette campagne a été décidée à la suite d'un premier dépistage cet été qui avait montré que, sur 500 personnes examinées, vingt-deux étaient atteintes de tuberculose dont une dizaine d'enfants. Une trentaine d'autres étaient porteuses du bacille de la tuberculose (le bacille de Koch), sans avoir encore développé la maladie au niveau des poumons, une des cibles favorites du bacille. Encore plus tôt dans l'année, en mars, dans un collège de la même ville, on avait dépisté trois cas de tuberculose chez un enseignant et deux élèves.

Comme l'explique le directeur de la Santé publique à l'ARS (Agence régionale de santé) la tuberculose est « liée à des conditions sociales et d'habitat dégradées, c'est un marqueur de pauvreté sociale ». Alors il n'y a rien d'étonnant qu'elle réapparaisse à Clichy-sous-Bois, dans un quartier dont la mairie dénonce les « conditions sociales et sanitaires... et la surpopulation dans les logements ». Au Chêne-Pointu les familles, en majorité africaines, s'entassent dans des appartements insalubres à la merci de marchands de sommeil, 70 % d'entre elles vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Pourtant on dispose de toutes les armes pour lutter contre la tuberculose et dans les pays les plus riches on avait su quasiment l'éradiquer avec la mise au point de médicaments de plus en plus efficaces (vaccins et antibiotiques) et l'amélioration des conditions de vie et de logement de la population. Malgré cela en ce début de 21ème siècle, la tuberculose refait son apparition dans les pays développés, dont la France, où 5 276 cas nouveaux de tuberculose ont été déclarés en 2009 et bien sûr d'abord dans les régions les plus pauvres, comme la Guyane et la Seine-Saint-Denis.

Quant au reste du monde, dans les pays pauvres la tuberculose n'a jamais cessé de faire des ravages. Dans son rapport de 2010, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) donne le chiffre terrible de 1,7 million de morts en 2009, ce qui équivaut à 4 700 morts par jour, et de 9,4 millions de nouveaux malades. Et c'est sans parler des tuberculeux porteurs aussi du virus du Sida ou de ceux infectés par des formes résistantes du bacille (tuberculose multirésistante) dont le traitement est plus difficile et coûteux.

Pour enrayer cette maladie, l'OMS a chiffré pour 2011 à cinq milliards de dollars la somme nécessaire pour disposer de médicaments (vaccins et antibiotiques), de médecins, d'infirmiers, de centres de soins et pour procéder aux travaux d'amélioration de l'habitat indispensables. Mais elle annonce déjà qu'elle n'en rassemblera que quatre, et envisage même de n'en obtenir que deux à l'horizon 2015.

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