Mal-logement : L'incurie du gouvernement14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mal-logement : L'incurie du gouvernement

L'agence de la région Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur) de la Fondation Abbé-Pierre vient de fermer la plate-forme téléphonique mise en place il y a trois ans, au moment de la promulgation de la loi Dalo, ainsi que 22 de ses permanences, destinées à aider les personnes en attente de logement à monter leurs dossiers.

Rappelons que cette loi, dite « Droit au logement opposable », prévoyait que les ménages prioritaires pour l'obtention d'un logement social pouvaient attaquer l'État en justice si un logement ne leur était pas attribué rapidement.

Mais, du vote de la loi à son passage dans les faits, il y a un gouffre. La décision du directeur de l'agence Paca le démontre de façon éclatante. Il explique être débordé par le nombre d'appels et, surtout, dans l'incapacité de satisfaire les demandes. Il explique en particulier qu'il n'y a « toujours pas de dispositif dédié à l'accompagnement, alors que le besoin est énorme ». Rien que sur la région Paca, 240 000 ménages sont enregistrés comme mal logés et concernés par la loi Dalo. 20 000 dossiers ont été déposés auprès du ministère, dont seuls 5 000 ont été retenus... ce qui ne signifie pas encore qu'ils ont obtenu un logement.

La procédure est très complexe. Et pour des ménages démunis, parfois illettrés, se faire aider pour monter un dossier de demande ayant une chance, non pas de permettre l'obtention immédiate d'un logement, mais seulement de ne pas être jeté au panier parce qu'incomplet ou mal rédigé, relève d'une nécessité absolue. Submergée par l'afflux de demandes, la Fondation a mis la clé sous la porte pour protester contre l'incurie des services du ministère, des administrations et des collectivités publiques. Car les organisations humanitaires n'ont évidemment pas les moyens de résoudre le manque criant de logements dont le gouvernement est responsable, lui qui, après avoir fait voter la loi Dalo, se contente de... ne rien faire.

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