Explosion mortelle à Marcoule : Comment leur faire confiance ?14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Explosion mortelle à Marcoule : Comment leur faire confiance ?

Lundi 12 septembre, l'explosion d'un four industriel a causé la mort d'un ouvrier, sur le site de Marcoule dans le Gard. Plusieurs ouvriers ont également été blessés dont un très grièvement.

L'explosion a eu lieu précisément dans le centre de retraitement des déchets faiblement radioactifs, centre géré par une filiale d'EDF, la Socodei, et situé sur un site tout entier dédié à la filière nucléaire : il y a, outre le centre de retraitement, le réacteur Phénix, à l'arrêt depuis 2009 et en attente de démantèlement, un laboratoire de recherche sur les déchets, et une usine de fabrication de combustible nucléaire -- le Mox -- exploitée par Areva.

Immédiatement, la ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est répandue sur les radios et dans les journaux pour marteler qu'il n'y avait « aucune fuite radioactive » et qu'il n'y avait donc « aucune raison de s'inquiéter ».

Eh bien si, les salariés du site et les populations qui habitent autour auraient des raisons de s'inquiéter, tant les industriels et les gouvernements cultivent le secret sur les incidents et accidents. L'usine de retraitement des déchets en question est sous un régime de surveillance renforcée de la part de l'ASN, l'Agence de Sûreté Nucléaire. Ces dernières années, la filiale d'EDF avait été prise en flagrant délit de non-respect des règles de sécurité, et l'agence avait pointé divers incidents sérieux : « Perte temporaire de la détection de l'alarme incendie de l'unité d'incinération », « perte des deux chaînes de surveillance assurant le contrôle radiologique », « dépassement des limites mensuelles et annuelles de rejets gazeux en tritium... » Neuf incidents avaient été enregistrés en 2007, puis encore onze incidents en 2008.

« C'est un accident industriel et non pas nucléaire », a tenu à préciser Éric Besson, le ministre de l'Énergie, comme pour se dédouaner. Mais les responsables, patrons d'entreprises et gouvernants traitent, l'industrie nucléaire comme le reste de l'industrie, avec les mêmes règles communes : des mesures d'économies dans tous les domaines, y compris en sacrifiant la sécurité de leurs salariés. Alors, comment avoir confiance dans leurs déclarations ?

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