Sur les panneaux destinés à l'information du personnel des bureaux de poste parisiens, la direction vient d'afficher une « communication financière » : son bénéfice net pour le premier semestre est de 377 millions, en baisse de 101 millions d'euros, ce qui, prétend-elle, « correspond à l'impact du plan de soutien à la Grèce ».

Dans le communiqué sur le même sujet répercuté par la presse fin août, La Poste n'utilisait pas les mêmes formulations. La Banque postale, filiale de La Poste, avait reconnu faire partie des créanciers de la Grèce. En prévision d'une dépréciation des titres qu'elle détient, elle a constitué une provision. Celle-ci, répercutée sur les comptes de La Poste, s'est traduite par une baisse du bénéfice. En somme, ce qui pèse sur les comptes de La Poste, c'est une spéculation contre la Grèce qui a mal tourné, et non pas un quelconque soutien à la Grèce, et encore moins un soutien à la population grecque.

C'est comme si on avait assisté en direct à la fabrication d'un des bluffs dont on nous abreuve quotidiennement.