Une rentrée scolaire difficile07/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2249.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une rentrée scolaire difficile

N'en déplaise au ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel, qui prétend malgré les évidences que la rentrée se passe bien, celle de 2011 s'annonce une fois de plus catastrophique.

La suppression de 60 000 postes d'enseignants depuis 2008 ainsi que l'augmentation du nombre d'élèves expliquent cette rentrée difficile. À cela s'ajoutent les différentes mesures du gouvernement qui visent toutes à faire des économies, comme la suppression de la formation des enseignants qui aggrave les conditions d'exercice d'un métier déjà difficile.

Les résultats sont là : partout les effectifs des classes explosent. Dans le primaire, avec 1 500 classes supprimées, mécaniquement elles vont être encore plus chargées. Dès le premier jour, des directeurs d'école refusaient des enfants parce que les classes étaient pleines. Les listes d'attente s'allongent. Dans telle école, les parents s'indignent parce qu'ils ne peuvent pas inscrire leur enfant alors que les grands frères ou soeurs y sont déjà. D'autres ne savent pas où inscrire les leurs. Il ne s'agit même plus des enfants de 2 ans dont l'acceptation à l'école est facultative, mais des enfants de 3 voire 4 ans, qui sont en droit de s'inscrire dans une école maternelle.

Dans les collèges et les lycées, 4 800 postes sont supprimés alors que plusieurs dizaines de milliers d'élèves de plus sont attendus. De nombreux jeunes ne trouvent pas de place et grossissent les rangs des sans-bahut.

À cela s'ajoute la pénurie d'enseignants organisée par le gouvernement lui-même. En modifiant les conditions d'accès au concours des professeurs, en allongeant la durée des études nécessaires, le gouvernement a tari le vivier de recrutement. Des centaines de postes ouverts au concours n'ont ainsi pas été pourvus. Résultat, les postes non pourvus sont attribués à des contractuels, moins bien payés. Ainsi, un jeune recalé au concours pourra enseigner, souvent devant les classes les plus difficiles, en étant bien moins payé.

À Paris par exemple, dans les écoles primaires, trente jeunes ayant un master 2, et n'ayant bénéficié tout au plus que de six jours de formation, prendront en charge une classe au même titre qu'un enseignant chevronné. Ces jeunes débuteront leur métier en ZEP (en zone d'éducation prioritaire), c'est-à-dire dans les écoles les plus défavorisées et les plus difficiles. Cela reste donc une constante ; quand il s'agit de mettre un jeune sans formation, le ministère le nomme dans les quartiers les plus populaires, montrant tout à la fois son mépris pour les classes populaires et pour les jeunes enseignants, qui devront essuyer les plâtres !

Sur la seule académie de Créteil, 2 100 contractuels ont été recrutés, autant d'emplois précaires que le gouvernement n'est pas tenu de renommer l'année suivante.

Dès le 27 septembre, une grève est prévue dans l'Éducation nationale. La suivre massivement sera un bon moyen de montrer la colère des enseignants face à une politique gouvernementale chaque année encore plus révoltante.

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