Le Parti socialiste et l'Éducation nationale : « Tout n'est pas possible »... ou rien ne changera ?07/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2249.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Parti socialiste et l'Éducation nationale : « Tout n'est pas possible »... ou rien ne changera ?

Dans leurs propositions se rapportant à l'Éducation nationale, les dirigeants du Parti socialiste avancent à pas feutrés, c'est le moins que l'on puisse dire.

Si Aubry, Hollande ou Royal ne sont pas avares de généralités sur la « revalorisation » du métier d'enseignant, les propositions concrètes sont minimes et ne se rapportent qu'à des points marginaux, et tous glissent sur les suppressions de postes effectuées. Et, même si ce n'est jamais dit ouvertement, on peut entrevoir derrière leurs discours une volonté de réformer le statut des enseignants en allongeant leur temps de présence dans les établissements scolaires.

Ainsi, lorsque la droite parle ouvertement de revoir les horaires des professeurs, Martine Aubry parle-t-elle de « nécessaire adaptation à un monde qui a changé » et elle envisage de négocier un nouveau contrat avec les enseignants. « Le travail des enseignants ne commence pas quand ils franchissent la porte de leur salle de classe. Il ne se termine pas quand ils ont fini de corriger leurs copies », a-t-elle dit dans un entretien au Monde. François Hollande est sur la même longueur d'onde quand il demande qu'il y ait une réflexion sur le temps de service. Ségolène Royal, qui avait proposé lors de la dernière campagne pour les élections présidentielles que les enseignants restent 35 heures dans leur établissement, contourne maintenant la question en disant qu'elle allait demander aux régions et départements de leur offrir « les moyens de travailler sur place ». Tout est dans la nuance... Valls et Montebourg, qui ne figurent pas parmi les favoris dans la course à l'investiture lors des primaires du PS, se sentent beaucoup moins gênés, eux, pour afficher clairement leur volonté d'allonger le temps de présence des enseignants.

Quant aux suppressions de postes, « nous ne pourrons pas tout faire tout de suite », disent-ils en choeur. Tout au plus les trois principaux dirigeants proposent-ils un moratoire pour les 12 000 prévues pour la rentrée 2012, mais aucun ne prévoit de revenir sur les quelque 60 000 déjà effectuées et d'embaucher les enseignants et les autres catégories de personnel indispensables pour assurer un enseignement de qualité. Pas plus d'ailleurs qu'ils ne parlent de revenir sur les réformes des retraites, les mesures d'austérité qui frappent la population laborieuse ou les cadeaux de toute sorte aux plus riches.

Les dirigeants du Parti socialiste veulent présenter une image responsable aux yeux de la bourgeoisie. Ils avalisent toutes les attaques du gouvernement contre les travailleurs, les enseignants étant une catégorie d'entre eux, tentant de masquer leur volonté de ne rien changer derrière les phrases creuses et les belles paroles.

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