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Dans les entreprises
Hôpitaux publics : Les effectifs sacrifiés au nom de la rentabilité
La polarisation des dirigeants politiques sur la réduction des déficits dans les hôpitaux publics, au prix de milliers de suppressions de postes, d'emplois (alors que les chômeurs sont nombreux), pour équilibrer les budgets dépasse l'entendement. En 2009, les effectifs des hôpitaux publics ont diminué de près 10 000 postes, selon les chiffres de la Fédération hospitalière de France. Et ces chiffres ne tiennent pas compte des effectifs des médecins.
Les effectifs du personnel des services de soins en CDI ou titulaires des établissements publics (infirmiers, aides-soignants, agents hospitaliers et personnel d'encadrement) sont ainsi passés de 762 790 en 2008 à 752 986 en 2009. Selon toujours la FHF, le chiffre de 2009 représente « plus d'un départ à la retraite d'agent sur quatre » non remplacé. Les effectifs de 2010 ne sont pas encore publiés, mais ils risquent fort d'être à la baisse. Et d'ici 2014, seulement à l'AP-HP (Assistance publique -- Hôpitaux de Paris), il est prévu la disparition de 3 500 emplois.
Pour ces messieurs les gestionnaires, c'est le personnel qui coûte le plus cher, la masse salariale représentant 68 % des coûts. Parallèlement les responsables favorisent le secteur privé en offrant au secteur du bâtiment, aux promoteurs, des cadeaux qui se comptent en milliards, avec la construction de chantiers hospitaliers ou la vente de biens immobiliers que possède en particulier l'AP-HP.
Le choix consistant à réduire les personnels de soins, les personnels administratifs et ouvriers, est absurde, irrationnel et périlleux. En effet il entraîne peu à peu une augmentation du nombre des tâches, une désorganisation du travail dans les services. Les conséquences du manque de bras ne cessent de peser sur le personnel en le mettant en difficulté. Il est monnaie courante qu'une infirmière, une aide-soignante se retrouve seule, n'ait pas sous la main du matériel de base indispensable pour travailler. Elle est donc obligée de courir là où elle espère le trouver. C'est autant de temps perdu et d'énervement généré.
Comment peut-on penser avec un minimum de bon sens qu'un hôpital avec moins de personnel mais une activité accrue pourrait être à même de soigner correctement ? En réalité, les responsables n'ont cure de la santé de la population et de l'aggravation des conditions de travail du personnel au moment même où, paradoxalement, les techniques médicales sont de plus en plus développées. Leur gestion est une gestion purement comptable focalisée sur l'objectif de la rentabilité.
C'est au nom de tels choix que les hôpitaux sont sacrifiés, aux dépens de ceux qui y travaillent et au détriment de la santé de la population. Pour vouloir faire rimer santé avec rentabilité, il faut être stupide... ou bien capitaliste.