Parti le 1er août à vélo de La Seyne-sur-Mer, le maire de cette commune, Marc Vuillemot, devait arriver le 17 août au ministère de la Santé, portant dans ses sacoches plus de 20 000 signatures à une pétition exigeant le maintien du service de maternité dans l'hôpital public de sa ville. Avec son maillot jaune, il a mis sur le devant de la scène le scandale de santé publique que représente la suppression des maternités de proximité.

Comme de nombreuses autres maternités, celle de l'hôpital de La Seyne-sur-Mer est menacée de fermeture. En trois ans, une cinquantaine de maternités de proximité ont ainsi été fermées. Si on en comptait 584 sur l'ensemble du territoire au début de l'année 2008, elles sont aujourd'hui moins de 540. Et ce n'est pas sans péril.

En campagne, en montagne, l'éloignement de la maternité est source d'inquiétude pendant toute la durée de la grossesse et aussi d'un moindre suivi médical pour les femmes les plus en difficulté. Au moment de l'accouchement, c'est carrément l'insécurité car encore faut-il disposer d'un véhicule pour arriver à temps et les chiffres montrent qu'il n'est plus rare d'accoucher en voiture. Quant aux maternités restantes, qui doivent assurer un nombre de plus en plus important d'accouchements, mais sans moyens ni personnels supplémentaires, les conditions s'y dégradent. Des gynécologues dénoncent une augmentation du taux de césariennes, parallèle au nombre de maternités fermées. Des personnels s'alarment de la diminution des durées de séjour, du nombre croissant de femmes qui quittent le service au deuxième jour et parallèlement du nombre de ré-hospitalisations de la mère ou de l'enfant dans la semaine qui suit la naissance. Tout cela dans un des pays les plus riches et médicalement les plus avancés de la planète...

Des dizaines de maternités sont dans le collimateur de la machine à faire des économies sur les services publics, sur tout ce qui est utile au public. À Carhaix, Decazeville, Saint-Affrique, la mobilisation de la population a permis le maintien de la maternité de proximité. À La Seyne, où la mobilisation a commencé en 2008, ce sera peut-être aussi le cas ; mais c'est dans tout le pays qu'il faut stopper cette avalanche de fermetures.