ArcelorMittal vient de décider de prolonger l'arrêt de deux hauts-fourneaux, celui de Florange et celui de Liège. En Lorraine, il ne reste ainsi plus qu'un seul haut-fourneau en fonctionnement.

Il devrait être modernisé grâce aux fonds publics dans le cadre du projet Ulcos (Ultra-Low CO Steelmaking), qui prévoit, écologie oblige, de capter le gaz carbonique CO2 émis en grandes quantités par un haut-fourneau lors de la transformation du minerai de fer et du coke en fonte liquide. Le CO2 piégé serait ensuite enfoui sous terre, en cadeau aux générations futures, voire aux générations pas si lointaines : des doutes existent sur le fait que le gaz reste tranquillement dans le sous-sol et ne remonte pas à la surface sans qu'on lui ait rien demandé.

Le but de l'opération est surtout de moderniser, quasi gratis pour ArcelorMittal, ses dernières installations lorraines. D'ailleurs, ArcelorMittal fait un véritable chantage sur les pouvoirs publics : ou vous financez le projet Ulcos ou nous fermons les installations.

Tout cela alors que le numéro un mondial de l'acier vient d'annoncer des bénéfices encore en hausse.

Les groupes sidérurgiques se sont beaucoup plaints de la crise économique. Elle leur a surtout beaucoup servi à justifier des fermetures d'installations et à faire pression sur l'emploi et les salaires. Maintenant c'est l'écologie qui leur sert de justification pour siphonner les fonds publics.