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Dans le monde
Espagne : Le PSOE appelle aux sacrifices
Prétexte de la crise oblige, en Espagne, pendant que la droite hausse le ton et que banquiers et capitalistes crient à la catastrophe, le nouveau numéro un du PSOE (Parti socialiste ouvrier d'Espagne) Rubalcaba -- comme son prédécesseur et toujours pour quelques semaines encore chef du gouvernement, Zapatero -- hurle avec les loups.
Il va falloir, dit en substance Rubalcaba, « être responsable et imposer équitablement des sacrifices sur les bénéfices et sur les salaires » -- histoire de dire qu'il tient la balance égale. Mais, puisque les patrons sont intransigeants et se battent déjà toute griffes dehors, le mieux, pour Rubalcaba, est de commencer par le plus facile, et surtout par ce que, comme tout dirigeant socialiste qui se respecte, il sait le mieux faire : s'attaquer aux classes populaires. Que capitalistes et banquiers continuent de se servir, mais un peu plus discrètement, dans les caisses de l'État, et tout continuera à aller pour le mieux... pour eux. Le patronat espagnol, qui recherche systématiquement et depuis longtemps à faire réduire la part salariale, pourrait aller plus loin dans ce sens.
Et Rubalcaba de préconiser aux dirigeants des syndicats la « modération ». Il recommande non seulement de ne pas réclamer d'augmentation de salaire, en dépit de l'augmentation rapide des prix. Il leur préconise de négocier de nouveaux sacrifices, précisés dans la réforme de la législation du travail refusée jusqu'alors. Plans de suppression d'emplois, baisses des salaires, précarité accrue, simplification et moindre coût des procédures de licenciement : voilà ce que Rubalcaba propose aux directions syndicales de discuter avec un patronat qui se sent le vent en poupe et une droite qui se sent aux portes du pouvoir.
Mais les paroles de Rubalcaba n'engagent pas les travailleurs, car la crise ce n'est pas à eux d'en faire les frais, mais à ceux qui en profitent depuis des années, et qui l'ont provoquée.