Quoi qu'ait dit la direction d'Air France pour en minorer les répercussions, la grève des mécanos de maintenance et de piste pour 32 points (200 euros environ) d'augmentation a perturbé le trafic, notamment à Roissy et Orly, lors du week-end charnière entre juillet et août.

La direction a battu le rappel de ses cadres pour remplacer les grévistes, auxquels s'étaient joints des salariés du commercial d'Air France, eux aussi en grève. Elle a eu beau sous-traiter aussi des vols à des filiales comme CityJet, voire à d'autres compagnies, finalement elle a dû annuler certains vols et en retarder d'autres.

Et cela s'est vu, à tel point que divers journaux ont (enfin) parlé de cette grève... en précisant parfois qu'elle durait depuis mi-juin. Et, malgré les départs en congés de nombreux travailleurs concernés, elle continue en divers endroits sous la forme de débrayages ponctuels.

Ainsi à Roissy mercredi 3 août, au CMH, une assemblée d'une cinquantaine de mécanos de piste a reconduit le mouvement. Le lendemain jeudi 4 août, à la DM (ateliers et hangars de maintenance) de Roissy, même chose de la part d'assemblées de 130 travailleurs, le matin, et de 50 autres en équipe d'après-midi.

La direction de la compagnie parle maintenant d'attaquer en justice le syndicat corporatiste Snmsac, relativement influent chez les mécaniciens de piste, au motif qu'il ne respecterait pas un accord qu'il aurait accepté pour mettre un terme au mouvement. On a donc entendu ces derniers jours les dirigeants du Snmsac parler de « faire une pause », avant qu'ils ne modifient une nouvelle fois leur langage en ne parlant plus que de « reprendre son souffle »... après que des mécaniciens, adhérents ou pas du Snmsac, ont fait savoir dans des assemblées : « Pas question, on tient depuis neuf semaines, ce n'est pas pour arrêter maintenant ! »

Quant au directeur-général d'Air France, que Paris-Match dans un article élogieux présentait récemment comme « un dirigeant plutôt marqué à gauche, ex-conseiller du ministre du Travail socialiste Michel Delebarre », il vient de s'augmenter de... 46 % (ce qui lui rapporte environ 500 000 euros de plus par an). Ces jours derniers, ce même monsieur a eu le culot d'écrire sur son blog que revendiquer 32 points (200 euros, rappelons-le) c'est « irresponsable ».

De nombreux salariés d'Air France qui ont lu ce blog sur l'Intranet de la compagnie ont été choqués. Eh bien, tant mieux, si cela nous fait nous retrouver plus nombreux à avoir envie de faire ravaler ses propos au patron.