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Dans les entreprises
ICTS Roissy : Des chiffres éloquents
À ICTS, une des entreprises de sous-traitance de sûreté aéroportuaire dans la zone de Roissy, le travail est pénible, même par rapport aux autres sous-traitants. Les chiffres du bilan social de 2010 le montrent.
Sur les 2 875 salariés, dont 2 662 employés, 977 le sont à temps partiel, à mi-temps, à 86 heures ou avec un trois-quarts temps (120 heures). Cela concerne plus du tiers des employés, et la plupart aimeraient bien travailler à temps plein, car les payes tombent alors en dessous du smic. L'entreprise recrute loin, à 40, voire 80 kilomètres, ce qui implique souvent deux ou trois heures de déplacement pour quatre heures de travail. Et à Roissy, on n'est pas encore arrivé : qu'on vienne en transports en commun ou en voiture, on est encore loin de son poste de travail, il faut encore vingt minutes à une demi-heure pour s'y rendre.
La précarité est la règle : il y a eu 169 CDD en 2010, dont 162 n'ont pas été renouvelés. Il faut en outre ajouter les stagiaires qui, eux, travaillent gratuitement trois ou quatre semaines pour avoir la formation sûreté indispensable au travail, tout en réalisant les mêmes tâches que les autres. Ainsi, 304 stagiaires se sont succédé en 2010.
Avec cela on n'a guère envie de rester, même si on retrouve les anciens d'ICTS dans d'autres entreprises de la zone, des boîtes qui ne valent guère mieux. Chez ICTS, l'ancienneté moyenne n'est que d'un peu plus de cinq ans, et en plus des départs, il y a eu 117 licenciements, qui s'ajoutent aux 162 fins de CDD. Au total, 443 employés ont quitté l'entreprise en un an.
Il ne faut pas non plus espérer grimper chez ICTS : seulement quatre salariés ont été promus en 2010. Une façon pour les patrons de dire qu'il ne sert à rien d'attendre quoi que ce soit d'eux et ce qui ne peut qu'amener à conclure que seule la lutte collective permettra de changer les choses.