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Dans le monde
Grèce : Tenter d'écraser la population pour sauver les banques
Le dernier plan d'aide à la Grèce l'aurait, paraît-il, « sauvée ». En réalité, comme d'habitude, il a sauvé les banques et accéléré la mise en place de nouvelles mesures d'austérité qui visent à écraser toute la population, les salariés, les travailleurs ou chômeurs et les retraités en premier.
Même si tout n'est pas établi en détail, le plan du gouvernement grec, patronné par l'Europe et le FMI, prévoit un laminage des salaires et des pensions. La grille des salaires, qui sera proposée au vote des députés en septembre, prévoit de supprimer toutes sortes de primes, entre autres dans la fonction publique, et une perte de rémunération pouvant aller jusqu'à 400 euros par mois. Un salarié qui touchait 1 550 euros avant les coupes du premier plan n'en gagne déjà plus que 1 200 et il se retrouvera plus probablement avec 900 euros en poche avec le deuxième plan. 70 % des retraités touchent 650 euros : leur future pension risque d'être amputée de moitié. Le salaire de base des jeunes atteindra à peine 500 euros par mois, une façon de légaliser et de généraliser la pratique des employeurs du privé. Depuis longtemps, ils embauchent des travailleurs précaires, sans contrat, sans sécurité sociale, travaillant quelques jours par semaine pour 300 à 400 euros par mois.
Les suppressions de postes vont continuer dans la fonction publique. Quarante organismes publics, comme la radio et la télévision par exemple, seront affectés par des suppressions ou des fusions, soit 7 000 travailleurs, dont le reclassement reste hypothétique. Dans les hôpitaux, plusieurs milliers de lits ont été fermés. Dans l'éducation, cette politique de fusion-suppression a entraîné la disparition de la moitié des classes du primaire et presque autant dans le secondaire. Pour la scolarité ou la santé, un boulevard s'ouvre devant les institutions privées qui sont déjà nombreuses. Les enseignants du primaire et du secondaire, en colère contre le manque de postes, ont prévu une grève dès la rentrée, le 12 septembre.
Le gouvernement a bien sûr concocté une réforme de la fiscalité pour renflouer les caisses et il veut récupérer les impayés à partir de 5 001 euros. Quand on sait qu'une grande partie de la population ne paye plus ses factures (gaz, électricité, amendes..) faute de moyens, on voit mal comment toute cette population pourrait s'acquitter de ses dettes et payer ses impôts, d'autant plus que le seuil non imposable est passé de 12 000 euros de revenus par an à 8 000 euros ! Comme le rappelait un quotidien peu suspect d'extrémisme, « sur les listes des grands débiteurs de l'État figurent plusieurs entreprises connues et des personnes actives dans la vie publique, au discours souvent provocant. Il serait souhaitable que le ministère des Finances applique son « intransigeance » d'abord sur eux. » Et il ajoutait que si le gouvernement collectait ne serait-ce que la moitié des cotisations échues, il ne serait pas nécessaire de réduire les retraites.
Les grandes fortunes, les grosses sociétés, qui pratiquent sans problème l'évasion fiscale, achèvent d'enfoncer dans la misère la population soumise au diktat des banques, avec l'aide des « marchés financiers » et des différents États. C'est une situation particulièrement dramatique en Grèce pour le moment, mais qui se généralise et qui rend de plus en plus indispensable le contrôle des banques et des entreprises par les travailleurs, par toute la population. C'est une question de survie.