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- Lutte ouvrière n°2241
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Leur société
Pénibilité : Quand les bourgeois jugent de la pénibilité du travail
Pour tenter de se donner malgré tout un air social, et sans doute pour se concilier certains dirigeants syndicaux, le gouvernement met en avant des mesures spéciales concernant la pénibilité.
Le départ en retraite resterait à 60 ans pour les travailleurs, à condition qu'ils justifient d'un taux d'incapacité permanente de 20 % et plus, au titre d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail. Ceux qui ont un taux d'incapacité entre 10 et 20 % devront, pour conserver ce « privilège », justifier d'au moins dix-sept ans d'exposition à un facteur de risque au travail (charges lourdes, postures pénible, bruit, température, travail de nuit) et être reconnus par une commission de contrôle de cinq membres, dont le médecin conseil régional de la Sécurité sociale.
Aux dires mêmes du gouvernement, cela pourrait ne concerner que 30 000 personnes chaque année. « Pourrait » : c'est un aveu ! En réalité, à voir combien il est difficile de faire reconnaître un taux d'invalidité et vu les obstacles administratifs et procéduriers de toute sorte, les commissions auront en fin de compte bien peu de cas à examiner. Au 1er juillet, seuls 300 à 400 dossiers avaient été déposés. Elles auront tout pouvoir pour maintenir au travail une partie de ces ouvriers épuisés par les maladies, les accidents et les mauvaises conditions de travail.
Le rêve du patronat est-il que les salariés survivent le moins possible à leur départ en retraite ? C'est déjà trop souvent le cas. Ce le sera encore plus avec le prolongement de l'âge du départ, mesures de pénibilité ou pas.