« Annecy 2018 » au placard : Pas un fiasco pour tout le monde13/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2241.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Annecy 2018 » au placard : Pas un fiasco pour tout le monde

L'annonce le 6 juillet dernier de l'échec de la candidature d'Annecy pour les futurs jeux Olympiques d'hiver en 2018 a été ressentie comme un soulagement sans doute par une majorité de la population.

Au tout début, un certain nombre d'habitants avaient été sensibles à ce qu'ils voyaient comme un événement sportif exceptionnel dans leur région. Et d'autant plus sensibles que beaucoup, y compris chez les ouvriers, sont très impliqués dans les associations et clubs sportifs. Mais, au fil des mois, de plus en plus voyaient avec inquiétude le budget de candidature grossir, avec les conséquences prévisibles sur la facture à payer sur les futurs impôts locaux ! Albertville (qui avait organisé les Jeux en 1992 en Savoie) n'est qu'à 60 km et beaucoup se rappellent des années d'endettement des communes payé par la population.

De plus, un certain nombre de projets ont d'autant plus inquiété qu'ils touchaient des sites très populaires à Annecy. L'immense pelouse du Paquier, en bord de lac et du centre-ville, qui le week-end est le lieu de détente des familles, devenait au moins pendant deux ans inaccessible puisque occupée par les structures des cérémonies des JO ! La montagne du Semnoz, qui est le lieu de détente populaire en hiver (où les familles peuvent tranquillement faire du ski à 20 minutes de la ville), devait être réquisitionnée et transformée pour les JO !

Quant au budget englouti, cela n'a jamais été très transparent ! Au final du dossier il atteindrait 29 millions d'euros, la moitié étant apportée par des fonds publics (moitié État, moitié collectivités locales). Le quotidien Le Dauphiné rapporte qu'un document interne du comité de candidature dit que 10,4 millions (dont 3 en nature !) ont été consacrés à la communication, 8,7 millions à la promotion internationale, 3,7 millions en frais de marketing, 6,67 millions dans les études et réalisations. Une chose est sûre, c'est que cet argent n'a pas été perdu pour tout le monde.

Par contre, ce qui avait été promis à la population comme retombées positives des JO, pour essayer de rendre populaire la candidature, risque fort de tourner aussi au fiasco.

Les notables locaux étaient prêts à trouver les millions prétendument introuvables depuis des décennies, en particulier pour les transports collectifs. Par exemple, la ligne SNCF desservant Annecy est encore à voie unique et il n'y a toujours pas de desserte convenable de Genève, où travaillent pourtant des milliers de frontaliers hauts-savoyards ! Là-dessus aussi, la population a intérêt à leur demander des comptes.

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