Rhodia Chimie -- Saint-Fons (Rhône) : Les grévistes arrachent une prime de 3 000 euros06/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2240.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia Chimie -- Saint-Fons (Rhône) : Les grévistes arrachent une prime de 3 000 euros

Lorsque Rhodia préparait la vente de ses ateliers de la branche Salicylés à un repreneur, Novacap, la direction avait laissé croire aux travailleurs qu'ils auraient le choix entre rester dans l'entreprise Rhodia ou passer dans la nouvelle entité. Mais finalement les 24 salariés qui fabriquent l'aspirine à Saint-Fons devaient être vendus avec les murs, ce qui a déclenché leur colère.

Du 9 mai au 30 juin, ils ont débrayé deux heures par poste, soit 51 jours de lutte, en réclamant le maintien de tous leurs droits, ainsi qu'une indemnité de transfert. Cette lutte, marquée par des rassemblements presque quotidiens devant les portes de l'usine le midi, a créé un certain climat. Trois journées de débrayages sur toute l'usine à l'appel de la CGT, bien suivis, ainsi qu'un deuxième conflit des salariés de la chaufferie, ont contribué à l'ambiance.

Certes, l'ensemble des travailleurs du site n'ont pas rejoint le mouvement dans sa durée, mais cette multiplication des conflits fit craindre à la direction une extension du mouvement. Elle tenta d'isoler les grévistes par un chantage à l'emploi, en écrivant : « Il est d'ores et déjà question de remettre en question des projets de développement prévus pour le site, (...) la compétitivité et la fiabilité sociale seront déterminantes dans la construction du projet stratégique visant à pérenniser l'emploi et la compétence sur le site. »

Les dirigeants de Rhodia ne voulaient pas créer un précédent en lâchant une prime à des salariés vendus, mais leur chantage fut mal perçu par une partie des travailleurs, qui subissent depuis plus de dix ans des fermetures d'ateliers avec des centaines d'emplois supprimés. Finalement, après ces gesticulations, la détermination et la cohésion des grévistes auront eu raison de la direction, qui a fini par accorder en tout une prime de 3 000 euros net.

Si cette lutte n'a pas permis d'obtenir la garantie de tous les accords, collectifs comme individuels, elle met les salariés en meilleure position demain pour défendre leurs droits face à leur futur patron, Novacap. Et si les revendications des travailleurs n'ont pas toutes été satisfaites, il s'agit bien d'un recul du patron et d'une victoire morale, pour les grévistes comme pour tous les travailleurs du groupe.

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