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Dans le monde
Les agences de notation font la fine bouche
Le 2 juillet, les ministres des Finances de la zone euro ont donné leur feu vert au versement de la dernière tranche du plan destiné à permettre à l'État grec d'honorer une partie des dettes du pays -- 350 milliards au total -- vis-à-vis de la finance internationale.
Cet accord pour débloquer 8,7 milliards d'euros, auquel le FMI devrait ajouter 3,3 milliards, n'a été consenti qu'après le vote par une faible majorité des députés grecs d'un nouveau plan d'austérité, drastique, qui s'en prend une fois de plus à la population laborieuse de ce pays.
Mais si les ministres des Finances se sont congratulés de ce nouvel épisode de la série « Sauvons les banques », félicitant au passage le Premier ministre Papandréou pour sa détermination... à faire payer les plus pauvres, l'agence de notation américaine Standard & Poor's s'est aussitôt élevée contre le volet français d'un plan qui, selon ses critères, impliquerait des pertes pour les banques privées mises à contribution. Une analyste de la banque Rabobank, très intéressée à la dette grecque, note à ce propos que le danger vient du fait que « la Grèce va rester enlisée dans des conditions de récession pendant le reste de l'année, ce qui veut dire que les nouvelles mesures d'austérité vont être difficiles à mettre en place, et le risque d'un défaut [de paiement] reste présent ».
On ne peut être plus clair. Les spécialistes de la spéculation bancaire craignent qu'il y ait une limite à ce que peut supporter la population, déjà pressurée par le gouvernement et les banques.
On ne peut que le souhaiter.