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Leur société
Débat sur les rythmes scolaires : Pour occulter les autres problèmes
Le ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, a l'art d'allumer des contre-feux pour occulter l'essentiel, à savoir la suppression de dizaines de milliers de postes. Après avoir fait un barouf au sujet des fraudes du bac, le voilà qui repose le problème des vacances et des rythmes scolaires.
À l'en croire, les vacances d'été seraient trop longues, les écoliers français auraient trop d'heures de cours par rapport aux autres élèves européens, concentrées sur un nombre de jours insuffisant. Sur ce dernier point, il revient d'ailleurs sur la semaine de quatre jours présentée comme une panacée par l'un de ses prédécesseurs, pour suggérer d'étaler de nouveau les cours sur quatre jours et demi. Il suggère aussi de diminuer les heures journalières d'enseignement.
Chaque réforme, même si elle contredit la précédente, est présentée comme allant dans l'intérêt des enfants. Il est sûr que concentrer la classe sur quatre jours n'était pas souhaitable pour eux, comme l'avaient déjà souligné enseignants, parents et médecins. Mais peut-on dire que supprimer des heures d'enseignement soit souhaitable ? Certainement pas. Mais c'est cette politique que le gouvernement met en oeuvre, ne serait-ce qu'en supprimant des milliers de postes d'enseignants. Autant dire que tous les propos de Chatel sont de ce fait entachés de malhonnêteté. Et de toute façon, même si les élèves finissent plus tôt leurs cours, beaucoup, parmi les plus jeunes, resteront à l'école en attendant que les parents qui travaillent puissent venir les prendre.
Cette proposition du ministre fait discuter, du moins dans les médias, chacun y allant de son avis : enseignants, parents d'élèves, syndicats et professionnels du tourisme, qui redoutent de perdre des clients. Mais l'essentiel dans le domaine de l'enseignement, ce n'est pas tant les vacances, que ce qui se passe entre les vacances, c'est-à-dire durant l'année scolaire : les classes surchargées, les enseignants non remplacés, le manque de personnel administratif et de surveillants, etc. Et nul doute que ces vrais problèmes ressurgiront à la rentrée.