Les prix des carburants vont-ils baisser ? C'est l'engagement pris par les principaux distributeurs français. Jeudi 22 juin, en effet, l'annonce de la décision prise par des pays industrialisés, dont la France, de débloquer des réserves dites stratégiques pour pallier le manque d'approvisionnement en provenance de Libye avait entraîné une chute de 8 % des cours du pétrole brut. Le ministre de l'Économie, Éric Besson, avait alors demandé à Total de baisser le prix à la pompe.

Le groupe pétrolier s'était « bien sûr » déclaré favorable à cette demande mais, avait ajouté sa porte-parole, « la question est de savoir combien de temps il faut pour que les stocks soient distribués, cela ne peut pas se faire dans l'heure »... contrairement aux hausses qui, elles, sont très vite répercutées ! Leclerc a ensuite fait savoir qu'il comptait baisser ses prix de 1 à 3 centimes d'euros par litre, là aussi, « selon la rotation des stocks », et les autres distributeurs ont suivi, faisant preuve de la même avarice. En plus d'être différée au mieux autour du 7 juillet, c'est-à-dire après les grands départs en vacances du mois, la baisse du prix des carburants sera donc minime, au point de passer inaperçue pour l'automobiliste faisant un plein.

En outre, l'exemple de la précédente baisse des cours du pétrole de début mai a montré qu'elle n'avait été répercutée sur les prix que « dans une proportion de 50 à 70 % selon les réseaux, et pas ou peu pour le super 95 », selon la Direction générale de la concurrence. La différence avait été empochée par les patrons de l'or noir, gonflant un peu plus leurs bénéfices. Et lorsque le prix du pétrole baisse, le gouvernement se garde bien de les contraindre à appliquer intégralement cette baisse aux prix à la pompe.

Bref, que les cours du pétrole brut varient à la hausse ou à la baisse, les principaux bénéficiaires sont dans tous les cas les grands groupes pétroliers. Le gouvernement émet des voeux pieux, mais ce sont eux qui font la loi.