Centre de tri -- Rennes : Projet de PIC et chantage de la direction29/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2239.gif.445x577_q85_box-0%2C18%2C234%2C321_crop_detail.png

Dans les entreprises

Centre de tri -- Rennes : Projet de PIC et chantage de la direction

Il y a six mois, la direction de La Poste entamait ce qu'elle a appelé des négociations pour définir les conditions de travail appliquées quand la plate-forme industrielle de courrier de Rennes (PIC) serait mise en place en 2012. Il était aussi question de discuter des indemnités à accorder aux travailleurs qui quitteraient l'activité de tri.

En six mois, il n'y a eu aucun accord sorti des réunions officielles de concertation avec les syndicats. Les seules modifications faites par la direction à son projet initial ont été provoquées par des manifestations et des grèves, cela particulièrement durant une semaine à la fin du mois de mars, durant une semaine et demi à la fin du mois de mai et début juin, alors que les cadres de La Poste veulent en finir avant l'été.

Surpris par la contestation du personnel, les responsables du projet ont cru bon de lâcher sur le droit de tous ceux qui le veulent d'aller travailler à la PIC. Elle a aussi concédé qu'il n'était pas question d'imposer le régime de travail de fin de semaine (VSDL) et que seuls des volontaires y seraient affectés. Malgré ces reculs, qui comptent d'autant plus qu'ils ont été acquis dans la grève, nous sommes nombreux à constater que le projet de la direction correspond à une dégradation de nos conditions de travail.

D'ailleurs, cela est tellement ressenti que les syndicats ont bien du mal à trouver des arguments favorables à la signature d'un accord qui les engage sur dix-huit mois et qui ne plaît à personne.

Pour arriver à ses objectifs, la direction a fait savoir que si les syndicats ne voulaient pas signer, elle reviendrait sur les concessions faites aux grévistes et imposerait un autre projet qu'elle n'a pas rendu public. Elle a réussi à semer le trouble et à provoquer des discussions sur le choix entre « le pire et le moins pire » au point que l'idée d'un référendum du personnel a vu le jour à l'initiative de quelques postiers syndiqués ou non syndiqués.

Le but des directeurs de La Poste est d'obtenir que des syndicats, sous la pression d'une partie du personnel, se croient obligés de signer un accord qui en fait entérinerait un recul de nos conditions de travail notamment en imposant des samedis et des dimanches travaillés en plus pour la grande majorité d'entre nous. Par son attitude, la direction démontre qu'elle est prête à s'asseoir sur les promesses qu'elle a elle-même faites aux grévistes. Mais il n'est pas sûr que ceux-ci s'en satisfassent. Et quoi que la direction et les syndicats décident, il faudra compter à l'avenir avec des employés, et particulièrement des jeunes, qui ont appris ou réappris ce que peut être une lutte collective.

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