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- Lutte ouvrière n°2239
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Leur société
Bac : Pagaille dans les examens
Des fraudes aux examens, nuisant aux élèves ou aux étudiants forcés de repasser des épreuves ou faussant les résultats, cela arrive régulièrement. Mais cette année, il semble qu'il y ait eu plus de couacs dans l'organisation des examens, et surtout, les fraudes sont devenues une véritable affaire d'État.
Après la divulgation du fait qu'un problème de mathématiques du bac S avait été diffusé sur Internet la veille de l'examen, Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale, est tout de suite monté au créneau. Il a annoncé que l'exercice en question ne compterait pas dans la notation de l'épreuve, soulevant ainsi à juste titre une levée de boucliers de la part d'élèves ou de fédérations de parents d'élèves. Il a aussi demandé que les auteurs de la fraude soient poursuivis et sévèrement punis, et le Parquet a suivi, requérant contre eux de la prison ferme !
Il y a ensuite eu un BTS que les étudiants ont dû repasser dimanche 26 juin à cause de triches, dans une pagaille telle que certains n'ont pas pu accéder aux salles, la police mettant dans le même sac ceux qui appelaient au boycott et ceux qui voulaient composer. Le gouvernement s'en est là aussi mêlé, demandant que les portables ou autres smartphones ne soient plus autorisés dans les salles d'examen... chose que les surveillants de salle interdisent depuis l'apparition des téléphones portables !
Toute cette mousse créée autour de quelques faits divers est avant tout destinée à masquer les carences de l'Éducation nationale. Le manque de postes, évident durant toute l'année scolaire, apparaît encore plus clairement au moment des examens : il n'y a pas assez de surveillants dans les salles, les corrections se font dans la pagaille, les tâches administratives qui leur sont liées reposant sur un nombre insuffisant de personnes, etc. Par ailleurs, les professeurs peuvent se retrouver à devoir corriger jusqu'à un tiers de copies en plus dans le même laps de temps, ce qui ne permet pas une correction approfondie.
Bref, les ratés du baccalauréat 2011 sont à l'image des ratés de la politique gouvernementale en matière d'Éducation nationale.