Après les quelques semaines de vacances que leur a permis l'affaire DSK, les stratèges de l'UMP ont dû se remettre à abreuver le public d'attaques contre le PS. Ils ont donc sorti de leur chapeau l'organisation des primaires et accusé le PS de préparer par ce biais des listes de citoyens, fichés et classés selon leurs opinions politiques, permettant de distribuer faveurs ou punitions.

Le PS a évidemment protesté de sa bonne foi, juré qu'il détruirait sous contrôle d'huissier les listes après usage, et même proposé à l'UMP d'envoyer des scrutateurs.

Ficher les citoyens ? On se demande d'où Guéant, le ministre de l'Intérieur qui a pris la tête de la croisade anti-liste des primaires du PS, a pu sortir une telle idée. Ce n'est évidemment pas au ministère de l'Intérieur qu'on trouverait des listes de sans-papiers à expulser, ou des listes d' « étrangers dangereux » voire de syndicalistes extrémistes. Et encore moins, bien sûr, des listes dressées par les Renseignements généraux ou des relevés d'écoutes téléphoniques. Guéant ne peut non plus avoir pensé, plus loin encore, aux listes dressées par ses prédécesseurs à l'Intérieur et qui servirent à arrêter les militants communistes en septembre 1939 et les familles juives quelque temps après.

La liste est longue, des fichages et des metteurs en fiche dont Guéant, l'offusqué à peu de frais, est par fonction et par inclination le petit dernier. Guéant accusant le PS de ficher les citoyens, c'est la grande surface daubant le petit commerce... du moins aussi longtemps qu'ils n'échangent pas leur place.