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Dans les entreprises
IBM France : En grève pour les salaires !
En ce mois de juin, le géant de l'informatique IBM, présent dans 70 pays, fête son centième anniversaire et réalise des bénéfices historiques. Le 14 juin, les syndicats d'IBM ont appelé à une journée mondiale de grèves et manifestations.
IBM France emploie dix mille salariés, dont 80 % de cadres, commerciaux, ingénieurs et architectes informatiques. En France, la mobilisation a été suivie sur les sites de Montpellier avec 150 grévistes, une quarantaine de grévistes à Clermont-Ferrand, mais aussi avec des débrayages à Lyon et Bois-Colombes.
À Marcq-en-Baroeul (Nord), une quarantaine de grévistes (sur un effectif de 160) ont organisé un pique-nique en bas de l'immeuble. Le slogan le plus repris était : « Benichou (président IBM France), des sous ! Palmisano (PDG IBM Monde), t'en as trop ! »
Les salariés dénoncent la baisse du pouvoir d'achat et exigent la réouverture des négociations salariales. Ils réclament une augmentation de 3 % par mois et 150 euros minimum pour les bas salaires. En effet certains salariés gagnent, avec vingt ans d'ancienneté, de 1 500 à 1 700 euros par mois. À ce jour, la direction n'accorde qu'une maigre rallonge de 1,9 %, en augmentation individuelle, en fonction de la notation du manager et à la tête du client. Moins de 60 % du personnel pourrait la toucher.
Pourtant, de l'argent, il y en a pour augmenter les salaires. IBM réalise des bénéfices considérables, avec une marge de profit de 44 % ! En 2010, c'est un bénéfice net de 14,8 milliards de dollars, en hausse de 10 % par rapport à 2009. Au premier trimestre 2011, IBM engrange déjà 2,8 milliards de dollars et les actionnaires s'attribuent une augmentation de 15 % des dividendes. Récemment, le PDG Palmisano a déclaré que depuis 2003 IBM a redistribué 100 milliards de dollars aux actionnaires, sous forme de dividendes et de rachats d'actions ! Ce n'est pas la crise pour tout le monde...
Comme le disent certains grévistes, « il faudrait une grève d'une semaine sur tous les sites pour faire plier IBM »... C'est tout le mal qu'on peut souhaiter à Benichou et Palmisano !