B2S, entreprise de téléconseil a implanté des centres à Gennevilliers, au Mans, Châlons-sur-Saône, Aix-en-Provence-Les Milles, Roanne. Aux Milles, le centre regroupe les plates-formes de trois donneurs d'ordre : Orange, Darty et La Française des jeux.

300 salariés travaillent là de 6 heures à 22 heures selon des horaires flexibles, dont certains nouveaux arrivés avec des horaires très contraignants et des pauses repas de quatre heures.

Pour 35 heures par semaine, avec deux samedis travaillés sur trois, les salaires des téléconseillers sont au smic, soit 980 euros, à peine plus élevés de 100 à 200 euros pour les superviseurs ou les formateurs. Lors des négociations annuelles obligatoires en cours, la direction a proposé une augmentation... de 13 euros par mois à partir de cinq ans d'ancienneté !

Les primes sont subordonnées à la cadence à tenir, même quand il n'y a pas d'appel. Des superviseurs contrôlent le temps entre chaque appel et rappellent sans cesse à l'ordre. C'est lancinant : « J'ai des appels en attente... j'en ai dix, j'en ai vingt... »

Dans ces plates-formes entièrement ouvertes, sans aucune cloison, le bruit est parfois intolérable. Il arrive que les clients eux-mêmes l'entendent au bout du fil et nous plaignent.

On comprend que l'appel au débrayage ait eu du succès : la majorité des CDI sont sortis, reprenant en choeur « Des sous ! des sous ! » Pouvoir enfin exprimer notre ras-le-bol a mis tous d'excellente humeur !