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- Lutte ouvrière n°2238
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Journée nationale de grève des centres d'appel
Armatis : Le stress au quotidien
Le groupe Armatis a obtenu le label de « responsabilité sociale » en 2011, qui récompense une entreprise pour son management social ! À cette occasion, le directeur a déclaré, à propos des centres de Boulogne-sur-Mer et Calais, que c'est « deux lieux où il fait bon vivre ».
Mais la réalité est tout autre. Le personnel est jeune, les femmes y sont nombreuses. À Calais, une ville sinistrée par les vagues de licenciements et de fermetures d'usines, l'ouverture de cette entreprise en 2003 a pu apparaître comme un espoir pour ceux qui s'y sont fait embaucher. Mais les conditions de travail sont très dures.
Outre le stress des opérateurs et opératrices, qui doivent subir en première ligne l'agressivité des clients insatisfaits, ils doivent supporter d'être toute la journée sur écoute, le supérieur notant leur argumentaire. Ils doivent être performants, avec un taux de réussite imposé, pour fidéliser le client ou pour l'arracher à un concurrent.
Les horaires, de forte amplitude avec des coupures, sont épuisants, par exemple de 10 heures à 20 heures, et perturbent la vie de famille. Les absences ne sont tolérées qu'avec certificat médical : pour aller chez le dentiste, il faut d'abord aller chez le médecin prendre un arrêt ! Sinon c'est l'avertissement qui tombe, et la menace de licenciement. Les crises de larmes, la prescription de médicaments pour tenir le coup, les arrêts maladie pour dépression, sont fréquents. La direction fait remplir un questionnaire sur le mal-être au travail, puis s'en moque éperdument !
Ce harcèlement permanent vise évidemment à nous extorquer des gains de productivité et de rentabilité et à augmenter les profits d'Armatis. Attention car, à force de tirer sur l'élastique, il finit par casser !