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Leur société
Financement de la dépendance : L'État envisage encore de nous faire les poches
En 2004, suite à la vague de décès dus à la canicule et au manque de moyens dans les maisons de retraite, le gouvernement Raffarin avait imposé aux salariés, et seulement à eux, une journée de travail non payée, initialement prévue le lundi de la Pentecôte. Le prétexte était de financer des actions en faveur des personnes âgées et handicapées.
Depuis 2008, cette journée est organisée à la carte ; certains salariés travaillent le lundi de la Pentecôte, d'autres ne travaillent pas mais doivent donner un jour de RTT, ou bien des heures de travail non payées réparties tout au long de l'année.
En 2010, cette « journée de solidarité » a rapporté 2,4 milliards d'euros à l'État. Mais chaque année ce dernier détourne une partie de l'argent récolté pour renflouer les caisses de l'Assurance maladie, alors même que cet organisme diminue ses dépenses en faveur des personnes âgées. Le président de l'ADPA (Association des directeurs au service des personnes âgées, qui regroupe de nombreux établissements d'hébergement) assure que 378 millions ont ainsi été détournés en 2010 de l'objectif initialement prévu.
Alors que le gouvernement se penche actuellement sur le problème de la dépendance, et devrait annoncer les mesures qu'il envisage de prendre d'ici la fin juillet, certains parlementaires UMP avancent l'idée d'une deuxième « journée de solidarité ». Interrogée sur Europe 1 à ce sujet, la secrétaire d'État aux Solidarités Marie-Anne Montchamp a affirmé qu'elle trouvait « personnellement » l'idée « intéressante », précisant qu'on « pourrait lui donner une assiette plus large », en mettant à contribution les professions libérales en plus des salariés. D'autres élus de la majorité évoquent un relèvement du taux de la CSG payée par les retraités.
Il n'y a qu'une idée que ces gens-là refusent d'envisager : celle de la prise en charge intégrale de la dépendance par l'État. Cela serait pourtant normal puisqu'il s'agit d'un problème social, lié à l'allongement de la durée de la vie. Quant à son financement, le montant actuel des impôts devrait largement suffire à cette prise en charge. À condition, bien sûr, de prendre sur les dizaines de milliards d'euros que le gouvernement accorde chaque année au patronat et aux grandes entreprises, sous forme d'exonérations d'impôt et de cotisations, ou de subventions. Mais patrons et actionnaires ont assez de larbins au gouvernement et dans les rangs de l'Assemblée pour écarter cette idée.