Les services centraux du ministère de la Défense et les états-majors des trois armes seront regroupés dans les mêmes locaux, dès que ceux-ci seront achevés, en 2014. En présentant le 30 mai la maquette de ce nouveau bâtiment, situé au sud de Paris et occupant une parcelle de seize hectares, le ministre concerné, Gérard Longuet, a affirmé qu'il représentait la « noblesse de cette autorité » (militaire) et la « quintessence de ce que l'on peut faire d'intelligent entre personnes qui ont une même ambition ».

Ce nouveau bâtiment, présenté comme le futur Pentagone français, représentera surtout une rente de 130 millions d'euros par an, pendant vingt-sept ans, pour le consortium dirigé par Bouygues, constructeur, propriétaire et gérant des lieux pendant toute cette période. Ce pactole sera partagé par Thalès, chargé de l'informatique et des systèmes de sécurité, Sodexo qui assurera l'intendance et quelques autres de moindre calibre. L'armée nationale sait toujours monter en première ligne (de crédit) pour subventionner les grands groupes capitalistes.

Le ministre et la maison Bouygues sont fiers d'annoncer que l'architecture de l'ensemble correspondra aux normes écologiques et économiques en vigueur. Ainsi le bâtiment sera très économe en énergie, assurant paraît-il ses propres besoins à 80 % sans apport extérieur. Il sera rempli de jardins, de panneaux solaires, de récupérateurs d'eau de pluie et tutti quanti. Toutes choses belles et bonnes, mais qui auront tout de même du mal à faire passer les militaires pour des amis de la nature et de l'environnement.

La véritable économie, ce serait d'abord de se passer des militaires, des politiciens et des marchands de canons et autres capitalistes avec lesquels ils vivent en étroite symbiose.