Carrefour : Les débrayages pour les salaires se poursuivent08/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2236.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Carrefour : Les débrayages pour les salaires se poursuivent

Vendredi 3 juin et samedi 4 juin, les employés des supermarchés Carrefour Market se sont à nouveau mobilisés pour leurs salaires et d'autres revendications. Ces journées de mobilisation sont la suite de celle du 14 mai, elle-même impulsée par le mouvement de revendication des employés des hypermarchés du groupe Carrefour.

En effet, le 9 avril dernier, ces derniers avaient obtenu une prime de 200 euros, une hausse de 7 à 10 % de la remise sur tous les achats dans l'enseigne, et une augmentation de 2 % des salaires au 1er mars.

Pour la seconde fois, 60 à 80 % des employés de l'enseigne Carrefour Market ont donc débrayé. Ils trouvent insuffisantes les propositions de leur direction, qui leur propose de 2 à 2,5 % d'augmentation au 1er juillet et des tickets-restaurants de 4 euros seulement pour les salariés ayant plus de deux ans d'ancienneté. Cette dernière revendication leur tient d'autant plus à coeur que la majorité des employés des Carrefour Market, des supermarchés installés en centre-ville, travaillent à l'heure du déjeuner et n'ont pas la possibilité de rentrer chez eux.

La proposition salariale du groupe est jugée d'autant plus insuffisante que le smic devrait augmenter d'environ 2 % au 1er juillet, du fait du niveau de l'inflation, autant dire que la direction ne propose que ce qu'elle devra céder de toute façon.

La mobilisation a été d'autant plus forte que les employés attendent une augmentation de salaire d'au moins 5 %, Il faut savoir que, dans ce groupe leader de la grande distribution, les salaires des employés atteignent péniblement 1 000 euros après dix ans d'ancienneté !

Ils demandent aussi l'augmentation des effectifs, en favorisant le passage des temps partiel à temps complet pour les travailleurs qui le souhaitent, contestant l'objectif de la direction qui, sous le label « tous commerçants », cherche à imposer une polyvalence où tous les employés seront obligés de changer de rayon. Avec les changements d'horaires imposés, un chronométrage des palettes et les pressions exercées sur les salariés, ce projet ne peut que détériorer les conditions de travail en n'apportant ni augmentation de salaire ni avantages supplémentaires.

C'est d'autant plus choquant que le groupe Carrefour, leader en Europe, s'apprête par une opération financière à doter de six milliards d'euros ses deux principaux actionnaires, Bernard Arnault et Colony Capital (14 % du capital et 20 % des droits de vote à eux deux).

Autant dire que ce groupe est florissant et qu'il est plus que temps que les travailleurs du groupe, à qui celui-ci doit toute sa réussite, entendent bien ne plus être les derniers servis.

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