Selon le journal économique Les Échos, en 2010 les sociétés du CAC 40 ont accumulé une trésorerie de 170 milliards d'euros. C'est un peu plus que le déficit du budget de l'État la même année (148,8 milliards d'euros). Et c'est beaucoup plus que le déficit du régime général de la Sécurité sociale (23 milliards d'euros en 2010).

Parmi les groupes qui ont gagné le plus d'argent, EADS occupe la première place (16 milliards d'euros) devant Total (15,6 milliards). Viennent ensuite GDF-Suez (14,5 milliards) et EDF (13,4 milliards). La nouvelle fera plaisir aux usagers qui voient - et verront dans les mois qui viennent - leur note d'essence, de gaz et d'électricité exploser.

Le journal qui publie ces chiffres parle de trésor de guerre. À juste titre. Car c'est bien de guerre qu'il s'agit, celle que mène la grande bourgeoisie contre les travailleurs et contre la population laborieuse. Ces milliards accumulés en période de crise ne viennent pas du développement de la production mais, comme le dit un « expert » cité par le journal, « d'importants efforts sur les coûts durant la crise », autrement dit d'abord de la mise au chômage, total ou partiel, de centaines de milliers de travailleurs et de la sur-exploitation des autres, mais aussi - quand il s'agit de sociétés de service - de la mise en coupe réglée des consommateurs.