Maternité hôpital Delafontaine - Saint-Denis : En grève contre des suppressions de postes25/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2234.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C165%2C227_crop_detail.png

Dans les entreprises

Maternité hôpital Delafontaine - Saint-Denis : En grève contre des suppressions de postes

La direction de l'hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, profite de la construction d'une nouvelle maternité dans l'enceinte de l'hôpital pour réorganiser le travail et supprimer des postes, cela au nom de la rentabilité. Quand la direction a annoncé son projet au personnel du service, celui-ci s'est mis en grève le 19 mai. Une semaine après, le mouvement se poursuivait, toutes catégories confondues : sages-femmes, aides-puéricultrices, aides-soignantes et infirmières.

Le mécontentement est réel, car l'ouverture prochaine d'un bâtiment moderne ne rime pas avec de meilleures conditions de travail, bien au contraire. Ainsi, la maternité assure déjà plus de 3 000 accouchements par an et la direction compte sur leur augmentation. Les surfaces des locaux seront plus grandes, même si les chambres, toutes individuelles et payantes, seront plus petites. Les différentes unités du service accueilleront aussi plus de mamans, puisqu'il y aura plus de lits. La capacité d'accueil du service Suite de couches, composé actuellement de 46 lits, doit augmenter d'une dizaine de lits. En Gynécologie, il y aura une dizaine de lits supplémentaires. Quant aux moyens humains, déjà insuffisants, ils le seront encore plus dans le nouveau bâtiment.

Ainsi dans l'unité Suite de couches, il est prévu de supprimer six auxiliaires de puériculture, soit le tiers de l'effectif, et six aides-soignantes. Dans la partie du service où se retrouvent les femmes ayant accouché sans problème, il n'y aura plus d'infirmières. Elles seront affectées ailleurs, sans être remplacées lorsqu'elles partent en retraite.

Il est également prévu que les auxiliaires et les aides-soignantes fassent dorénavant le même travail au nom de la polyvalence, sans tenir compte de la formation du personnel. L'unité Kangourou, qui reçoit les prématurés qui ne vont pas en Néonatalité, ne sera pas plus pourvue en personnel nécessaire qu'elle ne l'est en ce moment. Les urgences Mater ne tournent qu'avec une aide-soignante la nuit.

Les hospitaliers de la maternité trouvent scandaleux et aberrant d'ouvrir un plus grand service avec moins de personnel et ils ont fini par perdre patience. La direction a choisi de consacrer des moyens financiers pour construire, rénover, mais pas pour embaucher. Elle organise même consciemment la pénurie de personnel, en plus de sa précarisation. Sur les 2 000 salariés qui travaillent dans cet hôpital de Saint-Denis, 430 sont contractuels, depuis des années pour un bon nombre d'entre eux.

Quand la direction répond aux revendications du personnel « Il n'y a pas d'argent », les grévistes n'en croient pas un mot. La mobilisation n'est pas terminée.

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