À quelques heures d'intervalle, deux drames viennent de frapper des femmes enceintes admises dans les hôpitaux.

À l'hôpital de Montauban, une jeune femme a été laissée seule une demi-heure, alors que les choses tournaient mal et qu'elle était en train d'accoucher d'un enfant mort-né. Le directeur de l'hôpital s'est immédiatement dédouané, affirmant que « les effectifs étaient conformes à la réglementation en vigueur ». L'agence régionale de santé a pour sa part invoqué un niveau d'activité exceptionnel.

À l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Lille, c'est une élève sage-femme qui s'est trompée de patiente, administrant à une future maman venue pour un cerclage de l'utérus un médicament destiné à interrompre la grossesse d'une autre femme.

Les autorités sanitaires ont beau prétendre le contraire, les hôpitaux sont en sous-effectif permanent et le personnel doit faire face à une surcharge croissante de travail. Cette surcharge est amplifiée par les regroupements d'activité et les fermetures imposées aux établissements de proximité. Dans de telles conditions, les erreurs ne peuvent que se multiplier. De même, le plus souvent le personnel ne peut consacrer le temps nécessaire à l'encadrement des élèves, qui effectuent de plus en plus les actes normalement réservés au personnel expérimenté.

C'est le résultat des restrictions budgétaires imposées par le gouvernement aux hôpitaux, comme à toute la Fonction publique. Seulement dans les hôpitaux, cela met immédiatement en danger les patients qui les fréquentent.