Vendredi 13 mai, à l'appel de la CGT, des dizaines de militants de Nancy sont venus soutenir les grévistes de la Socam-Arvato qui poursuivent leur mobilisation depuis plus de 47 jours. Dans cette plate-forme téléphonique de 700 salariés, les conditions de travail sont particulièrement difficiles et la précarité omniprésente, avec 40 % de CDD.

Avec des salaires d'à peine 980 euros, les revendications sont simples : 150 euros d'augmentation et un 13e mois. Malgré ses jérémiades dans la presse, le patron a les moyens de payer car Socam-Arvato fait partie du groupe Bertelsmann, propriétaire entre autres du groupe audiovisuel RTL, qui vient d'annoncer un bénéfice net de 64 millions d'euros au premier trimestre, multiplié par quatre en un an.

Pour défendre leurs revendications, les salariés ont commencé par débrayer une heure par jour. Sans jamais réussir à arrêter totalement le travail, la grève était malgré tout bien suivie et avait le soutien d'une majorité des travailleurs. Face à l'intransigeance de la direction, les grévistes tiennent par roulement un piquet de grève dans la cour de l'entreprise. Depuis quelques jours, plusieurs d'entre eux dorment même sur place pour souligner leur détermination. Les actions se multiplient pour faire connaître leur lutte : pétition, distribution de tracts à la sortie d'autoroute, interpellation d'élus...

Rien n'est encore gagné, face à un directeur qui menace les CDD de licenciement s'ils participent à la grève et à un actionnaire qui menace les grévistes de procédures judiciaires. Quel que soit le débouché de la grève, des dizaines de jeunes travailleurs font l'expérience de la lutte... qu'il faudra poursuivre à plus grande échelle dès que possible.