Palestine : Le gouvernement israélien contre l'accord Fatah-Hamas - la politique du gardien de prison11/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2232.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans le monde

Palestine : Le gouvernement israélien contre l'accord Fatah-Hamas - la politique du gardien de prison

Jeudi 5 mai, les représentants du Fatah, du Hamas et de onze autres partis palestiniens ont signé un accord de réconciliation, sous les auspices du nouveau gouvernement égyptien. Cet accord doit mettre fin à la séparation politique entre les deux morceaux du territoire palestinien, la Cisjordanie, gouvernée par le Fatah, le parti de feu Yasser Arafat, et la bande de Gaza, dominée depuis 2007 par le Hamas.

Chaque parti dispose d'une autorité administrative, économique et policière, y compris de prisons pour enfermer les militants de l'autre tendance. L'accord de réconciliation prévoit la libération des prisonniers, l'organisation d'élections et la formation d'un gouvernement dans un délai d'un an. D'ici là, un gouvernement de techniciens « non partisans » doit préparer ces échéances, réunifier les administrations, gérer la vie quotidienne. Cette réunification administrative et politique doit également préparer la demande de reconnaissance par l'ONU d'un État palestinien, demande qui devrait être présentée en septembre prochain.

Tenant donc compte des diverses résolutions de l'ONU, l'accord est prudent face aux réactions israéliennes et stipule que le gouvernement ne s'occupera que des affaires intérieures palestiniennes. Peine perdue, le Premier ministre israélien a aussitôt sommé le Fatah de « choisir entre le Hamas et la paix », bloqué 105 millions de dollars destinés à l'Autorité palestinienne, qui ne peut donc pas payer ses fonctionnaires, et menacé de mettre fin au « processus de paix ».

Mais il n'y a aucun processus de paix ! En Cisjordanie les assassinats ciblés de l'armée israélienne sont monnaie courante, les exactions commises par les colons contre la population ne sont jamais condamnées, les humiliations subies aux check-points sont quotidiennes. Toute la zone a encore été bouclée militairement deux jours durant pour le soixante-troisième anniversaire de la création d'Israël. Les implantations israéliennes grignotent encore et toujours le territoire palestinien, le réduisant à des confettis entourés de murs et de routes militaires.

À Gaza, le gouvernement israélien laisse crever de misère les habitants, en maintenant un blocus sur ce territoire dévasté par les bombardements de l'hiver 2008-2009. La diplomatie israélienne vient même de protester contre le projet égyptien de rouvrir la frontière avec Gaza. Le fait que les habitants de cette véritable prison à ciel ouvert puissent recevoir, via l'Égypte, du pain et des médicaments est insupportable au gouvernement Netanyahou.

Au moment où le gouvernement d'Israël accuse une fois de plus le Hamas d'être un parti terroriste et veut interdire au Fatah de gouverner et même de discuter avec lui, il faut rappeler que ce sont ses prédécesseurs qui ont pendant des années favorisé l'émergence des islamistes en Palestine, pour faire pièce au parti de Yasser Arafat. C'est d'abord le gouvernement israélien qui est responsable de la situation dramatique du peuple palestinien. C'est cette politique qui doit cesser, à commencer par l'arrêt de l'occupation et de la colonisation, le retrait des colonies et la reconnaissance du droit des Palestiniens à avoir leur propre existence nationale, au moins dans les frontières de 1967, ainsi que la reconnaissance des droits des réfugiés.

C'est l'intérêt de la population israélienne - sinon celui de ses gouvernements -, en reconnaissant les droits des peuples voisins, d'en finir avec ce conflit qui la fait vivre sur un pied de guerre permanent.

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