On peut difficilement nier cette évidence : le prix des carburants, les tarifs du gaz et de l'électricité, les loyers, l'alimentation, tout augmente. Dans sa dernière enquête, l'Insee estime par exemple que la hausse des prix de l'énergie atteint 15,3 % sur un an, celle des carburants 17,4 % et celle du fioul 31,2 %. Les produits alimentaires ne sont pas en reste, en particulier les prix de la viande qui progressent en moyenne de 4,5 % pour le porc et jusqu'à 6,5 % pour le poulet. On nous dit que cette progression découle du fait que depuis un an les cours du blé et du soja, qui constituent la base de l'alimentation animale, ont flambé.

En fait, la spéculation sur les matières premières comme le pétrole mais aussi sur les céréales bat son plein. Les trusts pétroliers comme les trusts agro-alimentaires en profitent pour faire valser les prix. Les grossistes, la grande distribution et les détaillants, tous les maillons de la chaîne répercutent cette tendance jusqu'aux consommateurs, qui n'ont guère d'autre choix que celui de payer.

Si on en juge par les profits annoncés par Total, Danone et compagnie, les trusts tirent très bien leur épingle du jeu.

Le problème est que depuis des années les salaires, les retraites et les pensions, eux, n'augmentent pas. Le pouvoir d'achat des classes populaires ne cesse d'être amputé. Ce qui est donc à l'ordre du jour c'est, pour commencer, une augmentation conséquente de ces revenus pour rattraper le retard pris. Mais il faut en même temps imposer une véritable indexation par rapport à l'évolution des prix, autrement dit l'échelle mobile des salaires, retraites et pensions, sous le contrôle des travailleurs.