Filière automobile : Merci pour les prêts et à la prochaine !11/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2232.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Filière automobile : Merci pour les prêts et à la prochaine !

Renault et PSA Peugeot Citroën viennent de solder le remboursement du prêt que leur avait consenti l'État en avril 2009.

À l'époque, les deux constructeurs automobiles et les sous-traitants étaient venus pleurer pour obtenir un « plan automobile de soutien à la filière » de 7,8 milliards d'euros au total, afin de compenser le manque de liquidités que la crise bancaire avait entraîné. Le plan d'aide, véritable cadeau pour Renault et PSA, leur procurait un financement à un taux préférentiel, un prêt bonifié sur cinq ans à un taux de moitié inférieur, selon le magazine L'Usine Nouvelle, au prix du marché à ce moment.

En échange, les constructeurs s'engageaient - c'était du moins le verbiage du gouvernement pour expliquer sa générosité - à ne pas licencier, à ne pas fermer de sites en France, à modérer les dividendes versés et les bonus des patrons. Et c'est ainsi que Renault et PSA ont renoué avec les profits, grâce aux milliards que l'État a ajoutés à son déficit et que les banques n'auraient prêtés qu'à des taux élevés. Quant aux suppressions d'emplois, une de leurs méthodes favorites pour fabriquer du profit quand la vente des voitures ralentit, elles sont toujours prévues.

À présent, au bout de deux ans, voilà PSA et Renault débarrassés de leur dette avec trois ans d'avance. La ministre de l'Économie fait bonne figure en mettant en avant les 715 millions d'euros d'intérêts versés à l'État et fait mine de voir dans le remboursement anticipé une preuve de « l'efficacité du plan automobile ». Or les deux groupes ont vraisemblablement préféré solder leur dette au plus tôt, à présent que les conditions de financement sur le marché sont plus intéressantes pour eux que celles du prêt public.

Tant qu'à faire, Christine Lagarde s'est même fait l'avocate des constructeurs pour une poursuite du soutien public aux « investissements innovants », véhicules décarbonés et batteries pour voitures électriques. Quand on aime, on ne compte pas... l'argent public distribué aux capitalistes.

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