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Dans le monde
Expulsion de migrants tunisiens : La matraque en guise d'accueil
Mercredi 4 mai la police a procédé à l'expulsion musclée de 128 Tunisiens qui occupaient depuis le 1er mai un immeuble vide du 19e arrondissement propriété de la mairie de Paris. Pas moins de 250 policiers et CRS, une dizaine de cars et même un hélicoptère avaient été mobilisés. Depuis, une centaine de personnes sont en garde à vue, faute de pouvoir présenter un autre titre de séjour que le titre de séjour Schengen délivré par l'Italie. Parmi elles, 25 personnes ont été placées en détention administrative, une dizaine doivent être ramenées en Italie et 25 autres sont sous le coup d'une menace d'expulsion vers la Tunisie.
Le gouvernement a donc décidé de faire un exemple et de montrer, après la rencontre entre Sarkozy et Berlusconi, qu'il était décidé à passer aux actes. Et c'est à la police de Guéant que revient le sale travail pendant que celui-ci, par ses déclarations répétées et provocantes, montre ce que signifie aujourd'hui en France le droit d'asile.
La demande d'expulsion a été faite par la Mairie de Paris, qui a mis en avant des risques en cas d'incendie. On peut sans doute penser que cet immeuble vide n'était pas aux normes de sécurité, mais demander l'expulsion des migrants qui s'y étaient installés pour quitter les squares dans lesquels ils dormaient jusque-là, cela revenait bien à les livrer sur un plateau à la police de Sarkozy et de Guéant.
La Mairie de Paris dit avoir fait des propositions d'hébergement, que les associations de sans-papiers estiment trop limitées. En tout cas, au bout de trois jours de discussions, la Mairie a fait le choix de demander l'expulsion par la police, et elle ne pouvait ignorer les conséquences d'un tel acte.
Des centaines de migrants sont contraints de dormir dans des squares de Paris ou d'occuper des immeubles inhabités et de vivre sous la menace d'une expulsion policière. Une situation indigne dont le gouvernement porte la responsabilité par sa politique, mais dont la municipalité socialiste porte aussi sa part.