La cour d'appel de Paris a prononcé un non-lieu en faveur des policiers impliqués dans le drame qui a conduit à la mort de deux adolescents en novembre 2005 à Clichy-sous-Bois.

Les deux jeunes, de 15 et 17 ans, n'avaient commis aucun délit. Ils rentraient tranquillement chez eux le soir lorsqu'ils ont été poursuivis par la police. Compte tenu du comportement habituel de certains policiers, ils ont pris peur et préféré s'enfuir, pour se réfugier dans un transformateur électrique EDF mal grillagé et qui s'est révélé mortel. Un troisième jeune qui les accompagnait a été blessé mais a survécu. Et, apparemment, aucun policier n'a cherché à les aider, avant l'accident.

Alors voilà, selon la justice, deux adolescents sont morts, un troisième a été blessé et personne n'est responsable de rien. Non seulement aucun policier n'est condamné - même pas comme il en a été question, pour non-assistance à personne en danger - mais ils ne seront même pas jugés.

On peut supposer que, dans cette affaire, la Justice a obéi aux consignes de l'État qui veut transmettre clairement ce message : « Tolérance zéro pour les jeunes et tolérance totale pour la police ».

Les morts de Clichy-sous-Bois avaient provoqué d'importantes émeutes dans de nombreuses cités du pays. La façon dont celles-ci s'étaient déroulées était certes contestable, les jeunes brûlant les voitures qui se trouvaient là, appartenant à des gens qui n'y étaient pour rien. Mais leur sentiment de colère devant l'injustice était, lui, amplement justifié. Et le jugement d'aujourd'hui le souligne une fois encore.