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- Lutte ouvrière n°2231
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Dans le monde
Jean-Paul II : Vaticannerie et grand cirque papal
En ce siècle de « communication », il ne sera pas dit que les mariages princiers, londoniens et anglicans ont dépassé les pompes catholiques et romaines. Vendredi, la reine marie son petit-fils au milieu de 1 900 invités, de 7 000 journalistes et d'un déploiement de forces de sécurité rarement vu. Le surlendemain, le pape Benoît XVI béatifie son prédécesseur Jean-Paul II en présence d'une foule, de cinq familles royales, de seize chefs d'État, parmi lesquels quelques dictateurs authentiques, de centaines d'évêques, d'archevêques et de cardinaux, sans parler de la piétaille des ministres ni des milliers de journalistes. Et là aussi, puisque le Vatican n'a pas d'armée propre, hommes grenouilles, tireurs d'élite et hélicoptères italiens étaient mobilisés.
Deux mois après la mort de Jean-Paul II en avril 2005, son procès en béatification était ouvert. En moins d'un an on trouvait un miracle à lui attribuer : par son intercession, il aurait guéri de la maladie de Parkinson une religieuse française de la congrégation des Petites sours des maternités catholiques (ça ne s'invente pas). Vénérable en décembre 2009, bienheureux le 1er mai 2011, et en route pour la canonisation !
Parallèlement aux cérémonies religieuses, c'est le boom sur les produits dérivés, des médailles et des bougies aux ouvre-bouteilles, assiettes et calendriers, sans oublier les porte-clés et les statuettes. Même les hôtels romains ont bénéficié de prix miracles, boostés par l'afflux des pèlerins. Et une autre industrie ne fait que monter en puissance, celle des reliques, qui va donner une valeur divine au moindre mouchoir, à la moindre serviette de toilette utilisés par le bienheureux.
Depuis Jésus, ses miracles, sa résurrection, ses apparitions, l'Église catholique a toujours su soigner sa « com ». Elle n'a pas perdu la main.