Guantanamo : De Bush à Obama, la continuité de la barbarie d'État27/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2230.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Guantanamo : De Bush à Obama, la continuité de la barbarie d'État

Le site Wikileaks, qui s'est spécialisé dans la publication de documents secrets en particulier de l'administration américaine, a fait parvenir à plusieurs grands journaux européens et américains des fichiers émanant de l'administration du centre de détention de Guantanamo, installé sur la base américaine de Cuba.

Ils concernent plus de 750 des 779 personnes qui y ont été détenues entre 2002, date d'ouverture du centre, et 2009, accusées de liens avec al-Qaida et les talibans afghans.

Au bout du compte, 220 de ces détenus ont été classés par l'administration du centre de détention dans la catégorie des dangereux terroristes, 380 ont été considérés simplement comme « dans la mouvance des talibans », et 150, victimes de règlements de comptes, arrêtés sur la base de renseignements obtenus sous la torture, ou simplement présents au mauvais endroit au mauvais moment... ont finalement été reconnus innocents par leurs geôliers.

La presse cite par exemple le cas d'un fermier afghan pauvre qui a passé deux ans à Guantanamo, parce qu'un chef de guerre taliban portait le même nom que lui. Un caméraman soudanais d'Al Jazeera a été détenu six ans pour être interrogé... sur le programme de formation de sa chaîne de télévision et sur ses liens supposés avec des organisations terroristes. Un berger afghan, capturé à proximité d'un endroit proche d'un attentat à l'explosif, a finalement été reconnu innocent au bout de trois ans, grâce paraît-il à...« sa connaissance des animaux ». L'absence de documents de voyage, la possession d'une calculatrice, voire le port d'une montre d'une certaine marque, qui passait pour être très utilisée par al-Qaida pour ses attentats, ont parfois suffi pour justifier une incarcération. Dans un grand nombre d'exemples cités par la presse, et qui concernent aussi bien des gamins de 15 ans que des vieillards de plus de 80 ans, l'ignoble le dispute au ridicule. Car ce n'est qu'après de longs mois, voire de longues années de détention et de traitements inhumains, que ces détenus furent finalement libérés.

Au cours de sa campagne électorale en 2008, et au début de son mandat, en janvier 2009, Obama s'était engagé à fermer le centre de détention, avant un an au plus tard. Il gela même, dans un premier temps, les tribunaux militaires d'exception qui y fonctionnaient. Ces promesses ont été oubliées.

Le centre de rétention, qui n'accueille plus de nouveaux prisonniers depuis 2007, fonctionne toujours. 172 personnes y sont encore détenues, la plupart depuis le début des années 2000. Quant aux tribunaux militaires d'exception, ils ont repris du service. Sur les 172 détenus qui restent, 33 devraient être jugés pour crime de guerre, une centaine devraient être rapatriés ou expédiés dans un pays tiers pour y être détenus, les autres emprisonnés indéfiniment sans jugement... De Bush à Obama, c'est la continuité dans la barbarie.

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