Total est la plus prospère des sociétés françaises, championne du CAC 40 avec dix milliards de profits en 2010, dont plus de la moitié est distribuée aux actionnaires. Sans même avoir à frauder, elle ne paierait pas d'impôt en France, affirment Le Canard enchaîné et Marianne.

Groupe mondial, Total déclare en effet ses bénéfices en priorité dans les pays producteurs de pétrole. Les taux d'imposition y sont plus bas et les pressions sur les gouvernements plus faciles encore. Total prétend qu'en France il perd plutôt de l'argent : 207 millions d'euros en 2009. Résultat : il est non imposable dans le pays où il a son siège. C'est même plus d'une fois que le fisc lui a dû de l'argent, comme en 2005 où Total bénéficiait d'un crédit d'impôt de 700 millions d'euros.

Au moment où chacun doit remplir sa déclaration de revenus, cette non-imposition a de quoi révolter. Surtout quelques jours après la déclaration de Margerie, le PDG de Total, envisageant pour un avenir relativement proche le litre de carburant à deux euros.

Niches fiscales, exonérations, complicités politiques, délocalisations, paradis fiscaux et embrouilles de tout genre : on en découvrirait des choses si on avait le droit de fouiller dans les comptes de Total, et plus généralement des sociétés du CAC 40.