Mardi 5 avril, l'inspecteur d'académie de Troyes réunissait les représentants des écoles pour leur annoncer les suppressions (et créations) de postes. À La Chapelle-Saint-Luc, cela se traduisait par une classe en moins dans chacune des écoles élémentaires Jean-Moulin et Jean-Jaurès.

Jeudi 7 avril, devait se tenir la réunion du Conseil départemental de l'Éducation nationale, auquel des élus sont aussi associés. Sauf qu'à la suite d'un boycott, elle dut être reportée au jeudi suivant, le quorum n'étant pas atteint, avec seulement huit présents sur les vingt-cinq convoqués.

Jusque-là, l'inspecteur d'académie avait refusé de dévoiler quoi que ce soit avant le résultat des élections cantonales, alors qu'habituellement les maires sont prévenus dès décembre. C'est donc avec trois mois de retard et à dix jours seulement des vacances scolaires de la mi-avril qu'enseignants et parents ont été informés. Il comptait bien qu'il n'y aurait pas de réaction à sa décision de « rendre » 23 postes des écoles élémentaires du département de l'Aube, dans le cadre des 16 000 suppressions de postes prévues dans l'Éducation nationale pour l'année scolaire 2011-2012 sur l'ensemble des académies.

Mais il en a été autrement. Les parents d'élèves élus, avec les professeurs de l'école élémentaire Jean-Moulin-Bartholdi, se sont mobilisés. Un premier tract a été précipitamment distribué, puis un second a invité les parents à signer une pétition et à se réunir le lundi 11 avril. Le lendemain soir, les grilles de l'école étaient décorées de grandes banderoles et d'affichettes colorées par les enfants pour une conférence de presse et un rassemblement de parents et d'instituteurs. Mais surtout, jeudi 14 avril, l'école était occupée par 35 parents une partie de la matinée, lors de la réunion du CDEN.

Rendez-vous a été pris pour la rentrée, puisque l'inspecteur n'est pas encore revenu sur sa décision.