Finlande : Poussée électorale à droite de la droite20/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2229.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans le monde

Finlande : Poussée électorale à droite de la droite

Après le Danemark, la Suède, la Norvège, c'est au tour de la Finlande de voir un parti nationaliste, xénophobe et de la droite extrême réaliser une percée électorale, dans une des régions du continent dont on disait encore récemment que, bénéficiant d'une certaine prospérité, elle restait immunisée contre ce type de danger.

Cela ne constitue malheureusement plus une exception en Europe. De la Hongrie avec le Jobbik (22 % des voix aux législatives) aux Pays-Bas avec le Parti de la Liberté (15,5 %), à l'Italie avec la Ligue du Nord (8,5 %) ou encore la Suisse avec l'Union démocratique du centre (29 %), toutes deux associées au gouvernement de leur pays, on constate en maints endroits une poussée du nationalisme, de la xénophobie, pour le moment essentiellement sur le terrain électoral. Sans oublier bien sûr le Front National en France. La seule nouveauté, en l'espèce, est que ce parti finlandais vient de multiplier son score par cinq.

Faisant pratiquement jeu égal avec le deuxième parti du pays, le Parti social-démocrate (19,1 % des suffrages), le parti dit des Vrais Finlandais vient d'obtenir 19 % des voix aux élections législatives, avec pour principal slogan « Les Finlandais d'abord ». Que l'immigration représente à peine 3 % de la population, un des taux les plus bas d'Europe, n'a pas empêché ce parti d'axer sa propagande contre l'étranger et l'Union européenne, promus boucs émissaires du mécontentement social par des politiciens démagogues.

Ceux de la droite nationaliste n'ont pas manqué de dénoncer les « paresseux du Sud » : dans leur langage xénophobe, il s'agit des Grecs et des Portugais, que, prétendent-ils, l'Europe oblige les « vrais » Finlandais à subventionner. Mais aussi bien le KOK du ministre des Finances (le Rassemblement conservateur arrivé en tête du scrutin avec 20,44 % des voix) que le Parti social-démocrate (19,1 %, à peine plus que l'extrême droite) avaient eux aussi choisi dans ces élections d'adopter un ton critique vis-à-vis de l'immigration comme de l'Europe. Ajoutons que les Conservateurs envisagent ouvertement de former un gouvernement de coalition avec les Vrais Finlandais, mais également avec les sociaux-démocrates.

Ce serait en quelque sorte une Sainte-Alliance du personnel politique de la bourgeoisie pour tenter de faire croire à la population et aux travailleurs que c'est à l'étranger, mais surtout pas parmi les capitalistes du pays, qu'il faudrait aller chercher les responsables de leurs malheurs.

Partager