Magasins Carrefour : Les travailleurs veulent un salaire positivé !13/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2228.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans les entreprises

Magasins Carrefour : Les travailleurs veulent un salaire positivé !

Samedi 9 avril, les travailleurs des hypermarchés Carrefour (65 000 salariés) se sont largement mobilisés pour demander des augmentations de salaire. Dans 130 des 203 hypermarchés, des grévistes - parfois 85 à 100 % des effectifs - ont bloqué les parkings par des barrages de chariots. Des caisses étaient fermées, ou des files d'attente se formaient à celles que la direction avait fait tenir, parfois par des cadres manifestement peu habitués à ce travail.

Si les travailleurs ont répondu si nombreux à l'appel des syndicats, c'est parce que les propositions de la direction - 1 % en mars et 1 % en octobre, et la promesse du relèvement à 10 % contre 7 % actuellement des remises sur les achats dans les magasins du groupe - étaient vraiment dérisoires. Car comment faire avec 2 % - ce qui revient en fait à 1,08 % en tenant compte de l'étalement sur l'année, d'après un tract syndical - quand tous les prix sont en hausse, et de beaucoup plus que cela sur l'année.

Comme l'a dit une employée du Carrefour de Vénissieux, en banlieue lyonnaise : « Plus on en fait, plus ils nous en demandent et moins on est rémunéré. » Les miettes proposées par la direction sont d'autant plus choquantes que, dans le même temps, Carrefour prévoit de distribuer six milliards d'euros dans le cadre d'un projet de découpage du groupe à ses actionnaires dont les deux principaux sont Bernard Arnault et Colony Capital, un fonds de pension.

La participation à la grève a aussi montré le ras-le-bol des employés, dont les conditions de travail se dégradent à cause de la réduction des effectifs. Au Carrefour de Vénissieux, cent postes de travail ont été supprimés en deux ans, et sur l'ensemble du groupe les syndicats avancent le chiffre de 10 000 suppressions en cinq ans, ce qui pourra représenter de 10 à 20 % de salariés en moins selon le magasin. Et c'est sans parler de ce que la direction appelle ses « nouveaux modèles opérationnels », qui reposent sur la généralisation du travail de nuit et l'augmentation du stress des salariés.

Les clients ont largement manifesté leur soutien et leur solidarité avec les grévistes. Beaucoup, salariés eux aussi, ne peuvent que comprendre la légitimité des revendications de salaire face à la hausse continuelle des prix.

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