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- Lutte ouvrière n°2227
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Japon - Catastrophe de Fukushima : La zone d'évacuation calculée en fonction des intérêts des industriels
Suite à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, le gouvernement japonais avait décidé le 12 mars l'évacuation d'une zone de 20 km autour de la centrale. Cela concernait 70 000 personnes. Il avait également déconseillé aux 130 000 personnes résidant à moins de 30 km de cette centrale de sortir de chez elles. Cela devait suffire, disait-il, à empêcher les conséquences sur la santé du taux de radioactivité qui était, toujours selon lui, faible.
Pourtant l'Agence internationale de l'énergie atomique avait relevé des taux justifiant une évacuation à 40 km de la centrale. D'ailleurs le gouvernement américain avait recommandé à ses ressortissants d'évacuer une zone de 80 km autour de la centrale.
Le gouvernement japonais quant à lui refuse pour le moment d'agrandir la zone d'évacuation. Il est à craindre que des considérations autres que celles concernant la santé de la population entrent en jeu pour justifier cette réticence.
La région en question est en effet fortement industrialisée. On y produit notamment des composants électroniques nécessaires à d'autres industries un peu partout dans le monde.
Une grande partie de ces usines ont interrompu leur activité à cause du tremblement de terre et du tsunami. Le manque à gagner pour les industriels est considérable. L'arrêt pendant deux semaines des usines du groupe Hitachi a par exemple entraîné du chômage partiel dans plusieurs usines du groupe PSA ailleurs dans le monde. Le journal Les Échos indique qu'une pénurie des composants japonais pourrait se traduire par une baisse de 30 % de la production automobile mondiale.
Il y a eu un choix à faire de la part des autorités japonaises entre la santé des populations et les profits des grands groupes industriels et financiers. Cela confirme que la population ne peut faire aucune confiance aux décisions que prennent les dirigeants économiques et politiques du Japon, et qu'il serait vital pour elle de pouvoir exercer son contrôle sur ces décisions.