Depuis le 24 mars l'école Romain-Rolland d'Orly est occupée par des parents d'élèves et les cours sont perturbés. Les enseignants et les parents, soutenus par la mairie PCF et la sénatrice Odette Terrade, protestent contre les mesures annoncées pour cette école.

Le sentiment qui domine est qu'on assiste à une véritable casse de l'école et que ce sont les plus démunis qui vont payer.

En effet, il est prévu de supprimer le poste de maître spécialisé (Rased), le seul qui restait pour aider les enfants en difficulté. De même doit être supprimée la classe CLIS, c'est-à-dire la classe d'intégration scolaire pour enfants handicapés. Et, alors que cette école est classée en ZEP (zone d'éducation prioritaire), il n'y a plus de médecin scolaire depuis plus d'un an. Le dernier est parti à la retraite et n'a pas été remplacé, faute de conditions correctes de travail.

La disparition du maître Rased concerne directement soixante enfants qui seront abandonnés à leurs difficultés. La suppression de la CLIS aura pour conséquence de disperser onze élèves dans les autres CLIS, à Choisy et Orly, au détriment de plusieurs années de travail, de projets avec les autres enseignants de l'école, et bien sûr des liens tissés entre les élèves et les adultes.

Il a fallu du temps pour intégrer ces élèves fragiles dans l'école. Certains ont mis un an pour trouver leur place, se sentir élèves à part entière et arriver à s'adresser en toute confiance aux autres enfants ainsi qu'aux adultes.

Les parents d'élèves et les enseignants refusent que tout ce travail soit balayé par une décision arbitraire, contre l'avis des enseignants du terrain comme des familles. Les pétitions, les audiences, les manifestations à Orly, enfin la grève et le rassemblement devant l'inspection académique avec les autres écoles du Val-de-Marne, se sont multipliés.

Cette mobilisation a connu un premier succès. Le 1er avril, nous avons appris l'annulation de la suppression de la CLIS pour un an. Parents et enseignants entendent bien poursuivre le mouvement et obtenir, entre autres, l'annulation de la suppression du poste Rased.