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- Lutte ouvrière n°2227
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Leur société
Enseignement : « Recherche prof de gym angliciste, aimant les mathématiques et le dessin »
Des parents d'élèves ou des chefs d'établissement qui en sont réduits à passer des annonces dans les journaux ou à Pôle emploi pour recruter des professeurs, telle est la conséquence des coupes faites par le gouvernement dans l'enseignement.
Dans les médias, on a vu un homme dénoncer le fait que sa fille, élève de 6e dans un lycée parisien, avait manqué six semaines de cours depuis la rentrée en cumulant les absences de plusieurs professeurs sans qu'ait été nommé un remplaçant. Et la situation est pire dans les départements plus populaires. En Seine-Saint-Denis, parents et enseignants ont fait du jeudi 31 mars une journée morte en signe de protestation.
Aux cris de « On veut des moyens, on n'est pas des moins que rien ! », 300 personnes environ ont manifesté à Saint-Denis, à l'occasion de cette journée organisée conjointement par les parents et les enseignants. Des manifestations comme celle-ci, il y en avait au même moment à Montreuil, à Saint-Ouen et à Épinay-sur-Seine. Le mouvement de grève a été particulièrement bien suivi dans le primaire. À Saint-Denis, 12 écoles étaient désertées, à Épinay 14 sur 28, et sur le primaire la moitié des enseignants étaient en grève. Mais ce mouvement a touché également le secondaire.
Les parents et les enseignants s'insurgent contre les suppressions de postes. Dans le primaire, les conséquences de ces suppressions et des réformes successives sont déjà catastrophiques. Comme tous les professeurs remplaçants sont déjà en poste, plus aucun remplacement n'est assuré ! À Épinay, 84 % des absences n'ont pas été palliées. Les enseignants ne sont plus remplacés, les enfants sont placés dans les classes des enseignants présents, qui finissent eux-mêmes par craquer après avoir assuré leurs cours devant trente ou quarante enfants ! Dans les collèges et lycées également, les enseignants ne sont pas remplacés et il est fréquent d'apprendre que des classes n'ont plus de cours de gestion ou d'anglais parfois depuis des mois ! Mais pour Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale, tout va bien. À l'entendre, les remplacements seraient assurés à 96 %, compte tenu du fait que, de toute façon, un enseignant n'est remplacé qu'au bout de quinze jours d'arrêt. Il n'est pas question non plus de nommer quelqu'un pour assurer les cours quand les jeunes professeurs suivent leurs journées de stage obligatoires, et le ministre considère que le nombre de titulaires remplaçants est largement suffisant.
L'an prochain, avec les 16 000 suppressions d'emplois supplémentaires, la situation va encore empirer. Mais pendant que l'enseignement public part à la dérive, le gouvernement réfléchit au moyen d'augmenter les subventions versées aux écoles privées.