Les ouvriers du chantier du Grand Stade de Lille Métropole sont en grève pour l'augmentation des salaires depuis le mardi 29 mars.

La direction du groupe Eiffage (70 000 salariés) leur a annoncé une augmentation de 1,7 % pour 2011. Mais les 850 salariés du site se rendent compte que les prix grimpent bien plus vite que les rallonges proposées par les patrons. Les fins de mois sont de plus en plus difficiles avec la flambée des prix du gaz, de l'électricité, du carburant, pour des travailleurs qui parfois travaillent à plusieurs centaines de kilomètres de leur domicile et sont contraints à de doubles dépenses de logement.

Plutôt qu'une augmentation en pourcentage qui favoriserait les plus gros salaires, entre autres ceux des cadres qui ne sont pas en grève, les travailleurs demandent au minimum 85 euros d'augmentation pour tous. C'est la revendication sur laquelle plusieurs chantiers Eiffage se sont mis en grève dans le pays, en particulier en région parisienne et à Marseille. Au total, la grève concernerait 2 000 travailleurs sur tout le territoire, selon la CFDT.

Sur le chantier de Villeneuve-d'Ascq, les ouvriers en grève ont le moral. La grève s'organise. Les deux premiers jours, le chantier tournait encore au ralenti mais, depuis le jeudi 31, les grues sont complètement arrêtées. Les travailleurs savent qu'en bloquant l'avancée des travaux ils attaquent Eiffage au portefeuille, car la location des équipements coûte des centaines de milliers d'euros par jour, sans parler des pénalités que le groupe pourrait avoir à payer en cas de retard à la livraison des travaux, prévue pour juillet 2012.

Des groupes d'ouvriers vont rendre visite à d'autres chantiers Eiffage de la région pour les entraîner dans la grève, comme par exemple celui du Musée du Louvre à Lens.

Tous les salariés connaissent en effet les mêmes difficultés : si les prix augmentent, il faut que les salaires suivent !