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L'intervention française en Libye : Une « vitrine » pour le Rafale
L'intervention de l'armée française en Libye met en scène les chasseurs bombardiers, dont le fameux Rafale de Dassault, présenté comme le fleuron des moyens aériens.
Les médias ne manquent pas de promouvoir les exploits de cet avion. Ainsi, vendredi 25 mars, ils répétaient à l'envi qu'un Rafale avait abattu un avion libyen ; mais comme aucun nom n'a été cité, il y tout lieu de penser que l'avion abattu était vraisemblablement un Mirage, fabriqué et vendu à la Libye par le même Dassault !
Pour les militaires et les responsables des entreprises associées à sa construction, à commencer par Dassault Aviation, ce conflit devrait valoir tous les salons aéronautiques du monde afin de permettre de vendre (peut-être !) ce « joyau » de près d'un milliard d'euros l'unité dont aucun État, excepté la France, n'a voulu jusqu'à présent se porter acquéreur.
« La Libye peut être une façon de faire de la publicité au Rafale, grâce à un retour d'expérience au combat », a déclaré le directeur adjoint de l'IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques). « Le Rafale est certes déjà engagé en Afghanistan, mais ce conflit n'est pas populaire. Les industriels hésitent donc à communiquer sur leurs matériels », ajoute-t-il. Selon un analyste de Kepler Capital Markets, une société de courtage, « la Libye représente une vitrine technologique (...) qui permet d'ajouter des galons sur le tableau de guerre de l'avion ». « L'intervention en Libye va nous aider à le vendre », résume un responsable français. Tel est l'échantillon de réflexions que l'on peut trouver parmi les informations que reçoivent les dirigeants et hauts cadres de ces entreprises.
Pas d'état d'âme, donc, chez les marchands d'armes. La guerre, c'est bon pour les affaires.